UNE GREFFE de précurseurs de bâtonnets sur des modèles murins atteints de cécité nocturne a été réussie et a permis la restauration de la fonction visuelle nocturne dite scotopique. Cette première réalisée par une équipe londonienne a suscité chez eux de l’enthousiasme car six ans plus tôt, ils avaient montré la possibilité d’une greffe de bâtonnets, mais aucune amélioration visuelle notable n’avait été enregistrée. Pour cette greffe, des cellules précurseurs avaient été prélevées chez des souriceaux entre les 34 et 38 jours de vie pour les injecter dans les cadrans inférieurs et supérieurs sous-rétiniens. L’intégration des photorécepteurs était importante, notamment aux sites d’injection. Plus de la moitié de la rétine était couverte.
Le Pr José-Alain Sahel, directeur de l’Institut de la vision à Paris, s’il reconnaît « la démonstration très élégante », souligne que « ce modèle particulier ne correspond pas à un enjeu thérapeutique majeur. Les sujets ayant une cécité nocturne congénitale, sont peu gênés, les cônes assurant la vision nocturne jusqu’au clair de lune, ce n’est que pour des luminosités plus faibles que les bâtonnets prennent le relais. La gêne est trop minime pour envisager des traitements comportant des risques ».
Néanmoins ces résultats ouvrent de réelles perspectives. « L’étude montre que les cellules ont plus de chance de s’intégrer en agissant très tôt. La difficulté consiste à intervenir au moment idéal sans attendre que la rétine chez le receveur ne soit trop endommagée pour réaliser la greffe. Côté donneur, les cellules à transplanter doivent être au stade de différenciation optimale, ce qui correspond chez l’homme au 2e trimestre de gestation… »
Dans le même temps, d’autres voies de recherche plus avancées semblent prometteuses en vue de traiter une cécité totale. Ainsi l’optogénétique a permis d’améliorer toutes les fonctions visuelles chez la souris.
Nature, doi: 10.1038/nature 10997.
Article précédent
Un gène associé à la cécité nocturne stationnaire
Article suivant
Un espoir dans la rétinite pigmentaire liée à l’X
HPV buccal : 7 % des adultes aux États-Unis
La myringoplastie en 18 minutes sous locale
Un gène associé à la cécité nocturne stationnaire
Des photorécepteurs greffés chez des souris
Un espoir dans la rétinite pigmentaire liée à l’X
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024