Phytodermatoses

Ces plantes qui irritent la peau

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Publié le 16/01/2017
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Les phytodermatoses irritatives mécaniques peuvent survenir à la suite d'un traumatisme direct (griffure, piqûre, coupure) aboutissant à des lésions sans aucune spécificité. « La promenade à la campagne est l'exemple parfait de circonstance de survenue de piqûres (houx, ronces, genévrier, chardons…). Quant aux coupures, il faut se méfier des graminées car elles sont très coupantes lorsque l'on veut les débroussailler », souligne le Dr Jean-Louis Peyron (Narbonne). Les poils irritants déclenchent, en revanche, des lésions beaucoup plus spécifiques : les glochides (cactacées), par exemple, sont de petits aiguillons très fins qui se décrochent dès que l'on touche la plante. Une fois dans la peau, ils engendrent des pathologies telles que les cactus dermatitis. Autre variété de poils irritants : les trichomes (bourrache, orge…). « Les dermatoses irritatives peuvent entraîner des complications : granulomes par corps étranger, infections, tétanos, pathologies bactériennes ou fongiques », précise le Dr Peyron.

Agressions chimiques, urticaire et phototoxicité

Les phytodermatoses irritatives par agression chimique sont fréquentes. « L'oxalate de calcium se présente sous la forme de cristaux insolubles contenus dans beaucoup de plantes (dieffenbachia, jonquilles, jacinthe…). Très traumatisants pour la peau, ces cristaux invisibles à l'œil nu, déclenchent une irritation mécanique, et permettent, surtout, la pénétration de substances toxiques (saponines, sapogénines, broméline, latex…) contenues dans les plantes », explique le Dr Peyron. Quant aux urticaires de contact, ce sont des piqûres douloureuses de survenue rapide dues au contact avec certaines plantes (ortie, blumenbachia…).

Les phytodermatoses par phototoxicité sont dues à des photosensibilisants (dérivés du psoralène, notamment) contenus dans les plantes de la famille des apiacées, des ombellifères (fenouil, persil, carotte sauvage…), des rutacées (agrumes) ou des astéracées. « La concentration en produits phototoxiques varie selon l'espèce, mais surtout selon la portion et l'âge de la plante, et la saison. Le mois de juin est ainsi très propice aux phytodermatoses par phototoxicité. L'aspect clinique est souvent celle d'une dermite des prés (éruptions rouges, lésions bulleuses) ; les séquelles pigmentaires sont souvent importantes », conclut le Dr Peyron.

D'après la communication du Dr Jean-Louis Peyron (Narbonne)

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9547