Pathologie pilaire

Deux cas pédiatriques

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Publié le 16/01/2017
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Comment diagnostiquer l'alopécie acquise et diffuse d'un enfant de deux ans, en parfait état général, sans antécédent familial, dont les parents retrouvent, depuis deux mois, de nombreux cheveux dans la douche, sur l'oreiller et la brosse à cheveux ? Le test de traction étant positif (signe d'une alopécie évolutive), des examens complémentaires doivent être effectués : trichogramme, bilan sanguin, examen en lumière de Wood, dermoscopie. « J'ai pratiqué tous ces tests sur cet enfant à mon cabinet : l'examen en lumière de Wood était négatif. En dermoscopie, j'ai retrouvé uniquement une petite hyperpigmentation péripilaire et sur le trichogramme, j'ai observé des cheveux essentiellement en phase télogène ce qui n'est pas habituel chez l'enfant dont les cheveux sont, en général, en phase anagène. Il s'agissait donc d'un effluvium télogène », affirme la Dr Christine Chiaverini (CHU de Nice).

L'effluvium télogène – chute diffuse excessive, aiguë ou chronique des cheveux conduisant à une alopécie — peut être réversible. « Cette pathologie survient lorsqu'il y a une synchronisation en phase télogène d'un grand nombre de follicules : dans les formes aiguës, il existe souvent un facteur déclenchant (fièvre, stress, hospitalisation…) », précise la Dr Chiaverini. Chez cet enfant, l'évolution a été spontanément favorable en trois mois, sans traitement. Pour les formes chroniques d'effluvium télogène, le dermatologue doit rechercher des carences (dosage sanguin de ferritine et de TSH).

Repérer la trichotillomanie

Autre cas clinique : celui d'un enfant de quatre ans, de peau noire, sans antécédent particulier dont l'alopécie acquise est non symptomatique, majoritairement à gauche. Chez cet enfant, le test de traction et l'examen de Wood étaient négatifs. « Le diagnostic qui s'imposait alors était la trichotillomanie, trouble caractérisé par l'arrachage compulsif de ses propres poils et/ou cheveux. De fait, l'aspect clinique était évocateur : pas d'alopécie complète, respect des régions temporales et frontales. De plus, la dermoscopie montrait des cheveux cassés à différentes longueurs (résultant de l'arrachage et du grattage systématique), d'aspect incurvé ainsi que des pseudos points d'exclamation. Enfin, il faut toujours vérifier les cils : chez cet enfant, de petits points étaient présents, signes qu'il s'arrachait également les cils », conclut la Dr Chiaverini.

D'après la présentation du Dr Christine Chiaverini, CHU de Nice

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9547