L’AGENT pathogène Sarcoptes scabiei var hominis est un acarien effectuant tout son cycle de vie sur les humains. La femelle fécondée, creuse à l’aide de ses mandibules un sillon dans la couche cornée de la peau dilacérant celle-ci dont elle se nourrit. Elle vit 2 à 3 mois, pond 1 à 5 œufs par jour donnant naissance à des adultes mâles ou femelles au bout de deux semaines. Le cycle dure trois semaines entre la ponte de l’œuf et le stade adulte.
Affection très contagieuse, la gale est à l’origine d’épidémies favorisées par la promiscuité et le manque d’hygiène. Sa transmission a lieu soit par contact cutané direct, peau contre peau, (transmission mère-enfant, transmission par relations sexuelles) soit par le frottement de la peau sur des objets contaminés (linge, fauteuil, vêtements…), les sarcoptes pouvant survivre plusieurs heures voire plusieurs jours. Sa prévalence en augmentation est estimée à plus de 300 millions de cas dans le monde.
L’éruption cutanée de la gale est à la fois une réaction inflammatoire liée à la présence de l’acarien et une réaction d’hypersensibilité à l’acarien à sa salive, à ses déjections.
Prurit féroce.
Plusieurs formes de gale existent. La forme ordinaire touche des sujets immunocompétents. Le symptôme majeur est un prurit féroce. La présence de petites papules, de sillons est souvent masquée par des surinfections liées au grattage. Le diagnostic clinico-épidémiologique est souvent difficile. Non traitée, la maladie évolue pendant des années, vers l’aggravation des symptômes, la dissémination de la maladie qui aboutit à la forme croûteuse représentant la complication ultime de la maladie retrouvée chez les sujets immunodéprimés ou âgés.
Le diagnostic de certitude est fondé sur la mise en évidence parasitologique, mais est souvent difficile. La dermatoscopie est un réel progrès pour le diagnostic, mais peu usité. Quant à la prise en charge thérapeutique, souvent difficile, elle nécessite une synchronisation entre le traitement du patient, des sujets contacts et la désinfection de l’environnement.
Entretiens de Bichat, d’après une communication des Drs A. Izri et D. Haouchine (CHU Avicenne, Bobigny).
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