Dans le cours du développement simple d’un enfant, sans même qu’il y ait de souffrance psychique avérée, l’expression des émotions et des sentiments est fréquemment paradoxale, et souvent la source des petits malentendus de la vie quotidienne.
Il en est de même en cas de souffrance psychique qui peut également s’exprimer d’une façon paradoxale.
La situation la plus connue est celle de la dépression de l’enfant. Son expression la plus fréquente est l’instabilité psychomotrice et non la tristesse et/ou le ralentissement psychomoteur observés habituellement chez l’adulte.
Chez l’enfant, des moments d’agitation fréquemment entrecoupés d’inertie, une difficulté à se concentrer, une baisse des résultats scolaires et un changement de comportement doivent faire rechercher systématiquement des signes de souffrance dépressive.
« Il faut chercher l’enfant blessé qui tente de résister à ce qui contredit son mouvement vers le développement par une suractivité provocatrice qu’il serait inutile et vain de qualifier d’hyperactivité. »
Un autre aspect de la souffrance psychique est celle de certains enfants ayant subi des carences affectives précoces et importantes et qui restent dans une inquiétude majeure face à l’autre inconnu. Cette situation peut les conduire, de façon paradoxale, à des attitudes de trop grande familiarité s’établissant immédiatement et sans modulation ; ou lorsque dominent des angoisses d’abandon, l’indifférence affichée, par crainte de tout attachement affectif, peut devenir une autre voie de protection.
Pour le Dr Y. François, le cabinet de tous médecins peut devenir un endroit privilégié où l’expression des affects est au plus près de leur authenticité ; mais cela demande de l’attention, la levée de préjugés et bien sûr du temps…
Communication du Dr Y. François, ASM 13, Centre Alfred-Binet, Paris.
Article précédent
Crise convulsive prolongée de l’enfant : redouter l’état de mal
Article suivant
Voici les Entretiens de Bichat 2012
Urétrites : viser gonocoque et chlamydia
On tente de dépister le cancer broncho-pulmonaire
Limiter l’exposition radiologique en pédiatrie
Fibrome utérin : moindre recours à la chirurgie
Gale : peau à peau, peau à linge...
Brûlure oculaire : laver sur les lieux de l’accident
Crise convulsive prolongée de l’enfant : redouter l’état de mal
Comment repérer un enfant en souffrance morale
Voici les Entretiens de Bichat 2012
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024