Les brûlures oculaires, dominées par les brûlures chimiques sont des urgences réclamant une prise en charge immédiate. Leur pronostic dépend en grande partie du lavage oculaire qui doit être pratiqué très rapidement sur les lieux de l’accident afin d’éliminer le maximum de produit toxique.
Survenant le plus souvent lors d’accidents du travail ou d’activités domestiques, les brûlures oculaires, souvent bilatérales, peuvent compromettre le pronostic visuel. Leur gravité est surtout liée à la nature de l’agent causal et à la durée d’exposition.
Les brûlures chimiques par acides ou par bases sont de loin les plus fréquentes, les lésions par bases (soude, ammoniaque, potasse, eau de javel…) demeurant les plus sévères.
Les brûlures chimiques imposent un traitement d’urgence. Un lavage oculaire abondant doit être effectué si possible sur place, au mieux avec un liquide de lavage oculaire, à défaut simplement avec de l’eau, de manière à éliminer le maximum de liquide caustique. Il sera renouvelé dès l’arrivée dans un service d’urgences ophtalmologiques.
Après instillation d’un collyre anesthésique, le lavage est réalisé avec un soluté iso- ou légèrement hypertonique de type Ringer lactate monté sur perfusion. L’eau est évitée car elle est hypo-osmolaire et majore l’œdème cornéen ; les antidotes et les tampons phosphatés ne sont pas recommandés. Ce lavage doit être doux et prolongé (1,5 l en 15 minutes par œil) en éversant les paupières et en rinçant abondamment les culs de sac conjonctivaux.
Après le lavage oculaire, un bilan des lésions permet d’adapter le traitement. Les moyens sont essentiellement médicaux (corticoïdes locaux, collyre antibiotique, antalgiques...). Dans les brûlures graves, un déficit en cellules souches limbiques nécessite le recours à une autogreffe de limbe.
Des solutions chirurgicales plus complexes sont parfois nécessaires.
Entretiens de Bichat. Les brûlures oculaires, F. May (service d’ophtalmologie, hôpital d‘instruction des Armées du Val-de-Grâce, Paris).
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