Le diabète est associé à un risque majoré d’insuffisance cardiaque, dont l’incidence croît avec l’âge mais dont le risque relatif est plus élevé chez les patients les plus jeunes. Plusieurs études ont souligné un lien entre certains traitements antidiabétiques et le risque d’insuffisance cardiaque. Notamment, les résultats de deux essais récents, SAVOR-TIMI 53, (plus de 16 000 patients), et EXAMINE (5 300 patients), ont suggéré que les inhibiteurs de DPP4 sitagliptine et alogliptine respectivement pouvaient exposer à un risque accru d’insuffisance cardiaque. Ceci a conduit les autorités européennes et la Food and Drug Administration (FDA) à demander la réalisation d’essais de sécurité selon une méthodologie bien précise. C’est dans ce contexte qu’ont été mis en place les essais TECOS et ELIXA.
Pas plus d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque
TECOS a randomisé 14 671 patients diabétiques de type 2 avec antécédents cardiovasculaires pour recevoir, en plus du traitement habituel, de la sitagliptine ou un placebo. Le critère primaire d’évaluation était la non-infériorité de la sitagliptine en termes de risque cardiovasculaire (critère composite associant décès cardiovasculaires, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral non fatal et hospitalisation pour angor instable), critère atteint au terme d’un suivi moyen de 2,9 ans. Les taux d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque ont été comparables dans les deux bras thérapeutiques (3, %), y compris chez les patients qui avaient des antécédents d’insuffisance cardiaque à l’inclusion (7,4 % versus 7 %, p = 0,86). Pour le Pr Paul Armstrong, qui a présenté ces résultats, la sitagliptine peut ainsi être prescrite sans crainte d’aggraver une insuffisance cardiaque chez les diabétiques de type 2.
Les résultats d’ELIXA, sont les premiers à être rapportés sur la sécurité d’un agoniste du récepteur du GLP1. Comme pour TECOS, le design d’ELIXA répondait aux directives de l’agence européenne du médicament et de la FDA. Quelque 6 068 diabétiques de type 2 avec antécédents d’infarctus du myocarde (83 %) ou d’hospitalisation pour angor instable (17 %) au cours des 6 derniers mois ont été randomisés pour recevoir des injections quotidiennes de lixisénatide ou de placebo, et ce pendant au moins 10 mois. Le critère primaire d’évaluation combinant décès cardiovasculaires, infarctus du myocarde, AVC ou angor instable a été atteint chez 13,4 % des patients sous lixisénatide et 13,2 % de ceux sous placebo (HR = 1,02). « Chez les diabétiques avec antécédents d’insuffisance cardiaque, les taux d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque ont été comparables dans les deux groupes : 9,7 % versus 10,2 % (HR = 0,93) », a précisé le Pr Eldrin Lewis (États-Unis).
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