« On sous-estime le nombre d’hypercholestérolémies familiales et leur niveau de risque, explique le Pr Michel Farnier (Dijon), alors que leur mortalité cardiovasculaire est significativement plus élevée dans tous les groupes d’âge avant 70 ans ». Or, seulement 20 % de ces patients atteignent l’objectif d’un LDL inférieur à 0,7 g/l avec les statines associées ou non à l’ézétimibe.
Le programme Odyssey a inclus 1 257 patients dans différentes études pour évaluer l’efficacité et la tolérance de l’anticorps monoclonal anti-PCSK9 alirocumab (Praluent, Sanofi/Regeneron), qui a montré sa capacité à réduire de plus de 50 % le LDL-C dans l’hypercholestérolémie familiale hétérozygote (HeFH).
Plus de 60 % des patients à la cible de LDL-C
Les données présentées à l’ESC portent sur les résultats poolés à 78 semaines de Odyssey FH I (n = 486) et FH II (n = 249). Ces patients non contrôlés par les statines étaient randomisés pour recevoir le placebo ou l’alirocumab à 75 mg éventuellement titré à 150 mg. À 24 semaines, les niveaux moyens de LDL passaient de 1,4 g/l à l’inclusion à 0,7 g/l (réduction de 57,9 % par rapport au placebo) dans FH1, et de 1,3 g/l à 6,7 g/l dans FHII (réduction de 51,4 %, p ‹ 0,0001). Cette baisse se maintenait à la 78e semaine.
Le nombre de patients dont le LDL-C a été ramené en dessous de 1,8 mmol/L (indépendamment de leur risque cardiovasculaire) après 24 semaines de traitement était respectivement de 59,8 % et 68,2 % sous alirocumab.
On ne relève pas plus d’effets indésirables que sous placebo (80,5 % vs 83 %) et pas plus d’arrêts de traitement. Les effets indésirables les plus fréquents sont la rhinopharyngite et des réactions locales au site d’injection: 12 % dans FH I et 11 % dans FH II (vs 11 % et 7 % sous placebo). « Il n’existe aucun signal d’alarme vis-à-vis du foie ou du rein, et l’alirocumab ne traversant pas la barrière hématoencéphalique, il ne peut être incriminé dans des troubles cognitifs », rappelle le Pr Kastelein.
Le traitement -deux injections par mois- est maintenant facilité par la mise à disposition de stylos d’auto-injection.
L’alirocumab a reçu l’AMM de la Food and Drug Administration (FDA) pour le traitement des HeFH ou des patients à haut risque cardiovasculaire n’atteignant pas leurs objectifs de LDL avec les autres hypolipémiants. En juillet, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé l’approbation de l’alirocumab dans certaines hypercholestérolémies et la décision finale est attendue prochainement.
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