Éducation : transmettre les connaissances

Publié le 04/07/2013
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Crédit photo : PHANIE

DIABÈTE de type 1 ou 2, la problématique est voisine, même si les conséquences d’une défaillance de la prise en charge sont plus immédiatement visibles pour le premier. Quoi qu’il en soit, l’état de santé des patients influe manifestement la vitesse d’acquisition des connaissances : elle peut être au point mort (si aucun événement intercurrent ne survient) ou accélérée selon les cas. « Ce dont on est sûr, c’est que pour la transmission des connaissances, le modèle scolaire a un rendement faible, s’adressant à un public depuis longtemps sorti de l’école », observe le Dr Charpentier. Place donc aux techniques de groupe où, de la discussion active menée par un professionnel, qui parle peu mais réoriente, s’acquièrent plus sûrement les connaissances. Un procédé plus long, plus imprécis, mais certainement plus fructueux à terme, la " vérité " émergeant petit à petit, confortée par une reformulation cette fois " descendante ", pour des connaissances tout juste engrangées dans la mémoire. Sont ainsi disséquées par le groupe les précautions à prendre ou les idées fausses qui émaillent la prise en charge d’un diabète.

La deuxième difficulté est l’apprivoisement des procédures de soins par les premiers concernés… Quand l’on doit faire et non plus seulement écouter, faire faire plutôt que dire. « Dans le service, les infirmières et médecins ne doivent pas donner directement aux patients des indications sur leurs doses d’insuline, signale-t-il, afin qu’à leur sortie, ils puissent reproduire seuls la manœuvre ; ils sont à toutes les étapes, lecture de la glycémie, ajustement des doses, etc., mis en situation. Un diététicien par exemple les conduit au self où ils sont invités à choisir les aliments qui conviennent. Face à une pompe, on les laisse réaliser eux-mêmes la manipulation. »

Soutien motivationnel.

Plus subtile, la troisième étape, qui est celle du soutien motivationnel, individuel ou en groupe (notamment, pour les diabètes gestationnels, au moment de la mise à l’insuline au 6e mois de grossesse). Le cœur du métier. On y décrypte les difficultés rencontrées, pour les contourner et/ou tenter de trouver une solution sur mesure… Le groupe est encore précieux, qui permet de se resituer dans la trajectoire de cette maladie chronique et exigeante : le patient n’est pas seul sur le chemin ardu de la recherche de la normalité glycémique. Il faut alors déculpabiliser, dédramatiser, négocier, le minimum minimorum étant la (re)connaissance des signes annonciateurs d’acidocétose (au cas où l’insuline serait interrompue…). Une glycémie par jour, le " kit de survie " que propose le Dr Charpentier, permet de se recadrer, injections d’insuline à l’appui.

Le Dr Charpentier n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêt.

 Dr BRIGITTE BLOND

Source : Le Quotidien du Médecin: 9256