Pour l’enfant, l’environnement parental est déterminant

Publié le 04/07/2013
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CHAQUE ANNÉE, 1 900 nouveaux cas de diabète surviennent chez de tout jeunes enfants, et de plus en plus jeunes… 26 % avaient entre 0 et 5 ans en 2010, 35 % entre 5 et 10 ans, et 38 % entre 10 et 15 ans (contre respectivement 20, 34 et 45 % entre 1988 et 2004). Par ailleurs, selon l’Observatoire national de l’AJD*, 45 % présentent au moment du diagnostic une acidocétose, dont 15 % de formes sévères (35 % et 10 % après la récente campagne d’information).

Les parents et leur médecin sont ainsi d’ores et déjà invités, avant que ne survienne l’acidocétose, à évoquer le diagnostic sur les signes suivants : la presque totalité des enfants présente un syndrome polyuro-polydipsique. Ceux qui étaient propres la nuit deviennent énurétiques. Ils perdent du poids (plus tardivement), sont anormalement fatigués. Le diagnostic se fait sur une glycosurie et une hyperglycémie, mises en évidence par des bandelettes au cabinet ou aux urgences directement pour un traitement immédiat.

Les diabètes de type 2 sont encore, en France au moins, un épiphénomène puisqu’ils ne représentent que 1 à 2 % des diabètes pédiatriques.

L’hémoglobine glyquée fait la leçon.

Les enfants petits ne sont manifestement pas autonomes, y compris vis-à-vis de leur diabète. Ils peuvent faire une glycémie au doigt vers 5 ans, se faire une injection vers 8-10 ans, mais l’ajustement des doses en fonction de l’activité ou de l’alimentation est une opération plus délicate, qui exige l’accompagnement des parents, une dépendance qui se poursuit à l’adolescence…

« Si les enfants sont laissés trop rapidement en responsabilité, observe le Pr Robert, les chiffres d’hémoglobine glyquée se détériorent. » La moyenne des Centres pédiatriques varie entre 7,4 et 9,3, deux centres seulement étant en dessous de la cible des 7,5. Et ce n’est pas un problème de schéma thérapeutique (le nombre d’injections), la pompe (portée par 40% des enfants diabétiques) n’apportant qu’une très légère amélioration du résultat, mais d’environnement parental, socio-éducatif.

La démonstration vient d’en être faite grâce à une étude collaborative transversale sur 20 centres (en France et à l’étranger) où la différence d’hémoglobine glyquée se fait sur des critères extrêmement psycho-sociaux. Des résultats corrélés avec les enseignements de l’observation de 115 centres français (les enfants qui viennent seuls en consultation, sans un parent, accusent un point de plus d’Hb glyquée) ou des séjours de vacances de l’AJD.

D’après un entretien avec le Pr Jean-Jacques Robert, pédiatre diabétologue à l’Hôpital Necker-Enfants malades (Paris), coordinateur de l’Education thérapeutique, sans lien d’intérêts

* Aide aux Jeunes Diabétiques, www.diabete-france.net

 Dr BRIGITTE BLOND

Source : Le Quotidien du Médecin: 9256