L’ARRIVÉE des nouvelles molécules continue à susciter le débat de leur utilisation dans l’arsenal thérapeutique. Les recommandations EASD/ADA, endossées par la SFD (1), ont fait l’objet d’une session d’actualité convergences/divergences dans laquelle il est apparu que c’est surtout à partir de la seconde ligne que les stratégies diffèrent : pour l’EASD/ADA/SFD, le choix est totalement ouvert en seconde ligne, à adapter en fonction du profil du patient et de ses besoins, quand, pour la HAS, « c’est avant tout les coûts qui prédominent », a déploré le Dr Bernard Charbonnel (Nantes).
Cela n’a pas empêché les diabétologues de continuer à débattre de la position des GLP1, notamment lors d’une session de controverse très suivie, proposée par Novo Nordisk : « pour ou contre l’utilisation précoce des analogues du GLP1 ? ».
Contre cette utilisation précoce, le Pr Samy Hadjaj (Poitiers) considère que c’est avant tout après échec de bithérapie que la prescription des GLP1 s’envisage « c’est une molécule à utiliser dans le cadre d’une recherche d’une plus grande puissance thérapeutique, comme le préconise la HAS. Les données issues de sujets en échec de metformine seule sont encore en attente, et c’est dans cet esprit que les GLP1 sont aujourd’hui positionnés après échec de bithérapie uniquement. » Logiquement, « c’est la comparaison contre l’insuline qui est intéressante », à savoir, en pratique : après échec de la bithérapie, met-on les patients sous insuline ou bien sous GLP1 ? « Non remboursée en France, l’adjonction à l’insuline est aussi une stratégie à étudier », complète-t-il.
De son côté, le Pr Bruno Vergès (Dijon), plaide pour une utilisation plus précoce des GLP1, en raison de leur effet de diminution de l’insulinorésistance, de la taille des adipocytes, de l’expression des gènes de la lipogénèse, du tissu adipeux et de la masse grasse. Au final, une démarche qui s’inscrit dans l’intervention sur l’évolution du diabète. « Cela relève de la lutte contre l’insulinorésistance et l’insulinopénie, pas d’une course contre l’HbA1c », résume-t-il.
Avec à la clé une démarche sur le critère ancienneté du diabète. Une analyse post-hoc du Dr Jean-Pierre Courrèges (Narbonne) et coll (2), comparant l’ajout du liraglutide à la metformine à sa substitution au liraglutide, en association avec la metformine, suggère ainsi que l’efficacité du liraglutide varie en fonction de l’évolution du diabète.
(1) Lire « Le Quotidien du médecin », 28 févier 2013.
(2) P1158
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