« Il faut manger cinq fruits et légumes par jour ». Voilà un message auquel il est difficile d’échapper, tant il est diffusé à la radio, à la télévision et dans de nombreuses publicités. Cependant, en raison de leur coût, ces produits sains ne sont pas toujours accessibles aux populations les plus précaires, contraintes de se tourner vers des denrées dont la valeur nutritionnelle est moindre. Un constat qui a motivé la mise en place du projet Flam (« Fruits & légumes à la maison ») à Saint-Denis.
92 familles étudiées
Directement liée à l’un des objectifs du Programme national nutrition santé (PNNS) - « Augmenter la consommation de fruits et légumes » -, qui figure dans l’axe « Améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels, notamment chez les populations à risque », l’étude Flam avait ainsi pour objectif d’évaluer l’impact de bons d’achat pour les fruits et légumes sur leur consommation chez des enfants issus de familles en situation de précarité. Pour mener à bien cette étude, 92 familles précaires (avec au moins un enfant entre trois et dix ans) ont été sélectionnées par des associations pour recevoir ces bons d’achat, d’une valeur allant de 16 à 24 euros par mois. Utilisables dans les supermarchés de Saint-Denis, mais aussi auprès des vendeurs du marché, ces bons permettaient d’acquérir des fruits et légumes frais, surgelés, en conserve et/ou en compote. Parallèlement, des ateliers de cuisine ont été organisés pour accompagner les familles et les informer sur l’équilibre alimentaire.
Une complémentarité des approches
« Au bout d’un an d’intervention, nous avons constaté que 81 % des bons d’achat avaient été utilisés et que 66 % des familles avaient participé à au moins un atelier au cours de l’étude, ce qui montre bien la pertinence de la complémentarité des approches auprès de ces publics », précise la Dr Chantal Julia (Bobigny). L’étude Flam a par ailleurs révélé une hausse du nombre de petits consommateurs de fruits et légumes, signe que l’octroi de bons d’achat permet d’aller dans le bon sens.
La question de la pérennité de cette action peut se poser : « dès qu’il n’y a pas de bons d’achat, la consommation de fruits et légumes diminue de nouveau », confirme la Dr Julia. Même si les résultats sont encourageants, ce projet n’a pas été repris pour le prochain PNNS, très probablement en raison de son coût financier important.
Session « Intervention nutritionnelle en population précaire »
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