La testostérone diminue avec l’âge, c’est incontestable. Cette diminution est extrêmement variable d’une personne à l’autre. « L’endocrinologue, déclare le Pr Jean-Jacques Legros, est confronté de plus en plus fréquemment à une demande de traitement hormonal substitutif de la part des hommes âgés de plus de 60 ans, sur la base de plaintes souvent peu spécifiques (fatigabilité, diminution de l’intérêt sexuel, tendance à la dépression, troubles du sommeil…) ». Le médecin doit connaître les caractéristiques du vieillissement endocrinien normal, en particulier la diminution physiologique avec l’âge de la testostérone biodisponible ou libre – la testostérone totale n’étant pas un bon marqueur – et éliminer une affection causale qui pourrait être responsable de la déficience androgénique : atteinte hypophysaire ou testiculaire, diabète méconnu, syndrome métabolique, état inflammatoire chronique, éthylisme, dépression grave ou stress chronique. Dans tous les cas, il faut faire comprendre au patient qu’une enquête étiologique doit être privilégiée.
ADAM en question
Différents questionnaires ont été proposés dans le but de faciliter le diagnostic d’andropause en mettant en valeur certains symptômes apparemment plus évocateurs. Ainsi le questionnaire ADAM (Androgen Deficiency of Aging Male) de Morley, repris en français par le Pr Legros. « Lorsque ce test est normal, la testostérone mesurée correspond à la répartition théorique, tandis que quand le test est anormal, la testostérone est légèrement plus faible que la théorique, commente le Pr Legros. En pratique clinique, ce test permet éventuellement de discuter avec un patient dont le temps est limité ».
Un traitement substitutif par la testostérone peut être proposé s’il n’existe pas de contre-indication formelle : cancer prostatique, cancer des glandes mammaires. Les bénéfices sont rapidement appréciables : libido, érections matinales, amélioration de l’humeur, de la forme physique et du sentiment de bien-être. La surveillance doit être rigoureuse : dosages de testostérone et des PSA, hémogramme et exploration prostatique.
Communication du Pr Jean-Jacques Legros, service universitaire d’endocrinologie, CHU, Liège
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