La cardioversion (remise en rythme sinusal) électrique ou médicamenteuse est une procédure essentiellement pratiquée lorsque l’arythmie est mal supportée par le patient. Étant donné le risque de complications thromboemboliques (risque d’accident cérébral de 5-7 %), un traitement anticoagulant doit être administré avant et après une cardioversion. Les recommandations actuelles préconisent un traitement anticoagulant par antivitaminiques K (avec un INR entre 2,0 et 3,0) pendant au moins trois semaines avant la cardioversion ou moins si une échographie Transœsophagienne (TEE) ne met pas en évidence de thrombus auriculaire, poursuivi pendant 4 semaines après la procédure. « Cependant, en pratique, les patients arrivent souvent à l’hôpital pour avoir une cardioversion avec un INR non équilibré », commente le Pr Laurent Fauchier (Servive de cardiologie/CHU Tours).
Un avantage pratique
L’étude X-VeRT a inclus 1 504 patients dans 16 pays dans le monde, ayant une fibrillation atriale, randomisés dans les proportions 2/1 entre le rivaroxaban 20 mg/jour (15 mg en cas de clairance de la créatinine comprise entre 30 et 40 ml/mn) et un AVK (INR cible = 2-3). Les résultats montrent que le risque d’événements cardiovasculaires, critère principal composite d’efficacité associant le risque d’accident vasculaire cérébral, d’accident ischémique transitoire, d’embolie périphérique, d’infarctus du myocarde et de décès cardiovasculaire, diminue de 50 % avec le rivaroxaban (0,51 % dans le groupe rivaroxaban et 1,02 % dans le groupe AVK). Le risque de saignement diminue de 24 % (0,61 % versus 0,8 %). Quant au temps moyen entre la randomisation et la cardioversion, il s’est avéré plus court chez les patients du groupe rivaroxaban par rapport à ceux du groupe AVK, que la cardioversion soit rapide ou différée. Ces résultats ne sont pas statistiquement significatifs, l’essai n’ayant pas la puissance adéquate.
« Ces résultats montrent que le rivaroxaban peut apporter une protection antithrombotique efficace chez les patients avec fibrillation atriale avant, pendant et après la cardioversion, réduisant le risque d’une anticoagulation instable et permettant une intervention plus rapide », a expliqué le Dr Riccardo Cappato (université de Milan).
Cet avantage potentiel va dans le sens d’une simplification pour la pratique quotidienne.
L’étude X-VeRT fait partie d’un large programme de développement clinique du rivaroxaban incluant plus de 275 000 patients dans différentes indications : accident vasculaire cérébral embolique d’origine inconnue (ESUS), maladie artérielle périphérique, syndrome coronarien aigu…
Conférence de presse organisée par Bayer
Hot Line : The X-VeRT Trial ; a comparison of oral rivaroxaban once daily with dose-adjusted vitamin K antagonists in patients with nonvalvular atriel fibrillation undergoing elective cardiversion.
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