BPCO: le MG au cœur du dispositif de la HAS

Publié le 02/05/2014
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• Découragés. Une étude qualitative descriptive multicentrique, QualiEFR, explore les freins des généralistes à la prescription ou à la réalisation d’une exploration fonctionnelle respiratoire. Premier obstacle : beaucoup d’entre eux définissent la BPCO sur ses symptômes et non sur la spirométrie. Un découragement face à la BPCO ressort globalement, devant l’impuissance à stopper le tabagisme des patients et les difficultés à améliorer la maladie par des traitements. A ces obstacles, viennent s’ajouter ceux liés à l’organisation et au parcours de soins, telle une coopération mal définie avec les pneumologues.

• Consultations complexes. Une étude descriptive de la consultation vue du point de vue des patients (n = 101) montre une prise en charge non optimale de la BPCO, avec un mésusage des traitements de fond, une insuffisance des conseils de sevrage, et une bien trop rare évaluation du retentissement de la maladie sur la qualité de vie, pourtant considérable.

A la décharge des généralistes, la consultation pour BPCO est complexe, ce qu’ils décrivent dans une étude ancillaire d’ECOGEN. D’après les résultats portant sur 257 consultations, le patient vient en moyenne avec 4,4 motifs de consultation dont 1,2 en rapport avec la BPCO. On y compte en moyenne 7 procédures dont 2 en rapport avec la BPCO. Cinq problèmes de santé autres que la BPCO sont en moyenne traités par le généraliste lors de cette consultation de 19 mn (18,9 ± 9,5) : hypertension, dyslipidémie, médecine préventive, diabète type 2, et dépression... Ce qui démontre l’étendue de la prise en charge de la maladie, qui inclut celle de ses comorbidités.

Cela laisse peu de place à la prévention : elle est négativement associée à la consultation pour BPCO en analyse multivariée. L’étude souligne aussi l’importance du suivi par le médecin traitant avec 5% des prises en charge réalisées à son initiative.

• Pharmacies. Le dépistage de la BPCO est expérimenté en pharmacie depuis le 28 mars par la Mutualité française, dans trois régions. La mutuelle expédie à son adhérent un questionnaire pour évaluer son risque de BPCO ; le pharmacien réalise une spirométrie en cas de positivité ; l’information transmise au médecin traitant.

BPCO : dépister et prendre en charge?

Dominique Monnier

Source : Le Quotidien du Médecin: 9323