L’objectif thérapeutique du traitement antidiabétique est de réduire les complications cardiovasculaires. Or, aucun médicament antidiabétique n’a démontré une efficacité sur des critères de morbimortalité avec un haut niveau de preuve. « Chez les patients diabétiques de type 2, le traitement intensif de l’hyperglycémie chronique n’a aucun impact significatif sur la mortalité totale ou cardiovasculaire. Il réduit très modestement l’incidence des infarctus du myocarde non fatals et l’apparition ou l’aggravation d’une microalbuminurie, au prix d’une augmentation très importante (multiplication au moins par deux) des hypoglycémies », a expliqué le Dr Denis Pouchain (Vincennes). En pratique, il convient, si une prescription d’antidiabétiques est envisagée, de privilégier la metformine qui présente le meilleur profil d’effets indésirables et surtout de souligner l’importance des règles hygiénodiététiques.
Intérêt des IEC et des statines
En revanche, deux classes ont démontré leur efficacité sur ces critères de morbimortalité avec un haut niveau de preuve chez les patients diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire : les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) – indépendamment du niveau initial de pression artérielle – et les statines – indépendamment du niveau initial de LDL-cholestérol. « IEC et statines devraient être prescrits au moins autant que les antidiabétiques chez les diabétiques de type 2 », a déclaré le Dr François Gueyffier (Lyon). Un autre volet très important est l’approche éducative centrée sur le patient ainsi que les capacités relationnelles et communicatives du médecin (être empathique, prendre en compte les attentes et représentations du patient…). « Mettre en place une relation collaborative pour créer une alliance thérapeutique », a conclu le Dr Alain Moreau (Lyon).
D’après la séance plénière du Collège de la médecine générale : Le patient diabétique en médecine générale : mythes et réalités
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