Troubles du langage

Un handicap multiple et partagé

Publié le 17/10/2012
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ON COMPTE 200 000 aphasiques en France, dont 75 % liés à un AVC. « Un AVC sur quatre survenant avant 65 ans, ces troubles ne touchent pas qu’une population gériatrique » souligne le Pr Xavier de Boissezon (MPR, CHU de Toulouse). Or ils sont très invalidants. « Au-delà de l’altération de l’expression orale et/ou écrite, ils génèrent une altération globale de la communication. Résultat, on doit prendre en charge un handicap multiple – impact personnel, social, professionnel - et partagé puisque la difficulté de communication touche le patient et son entourage. C’est pourquoi on associe trois types d’intervention : la rééducation orthophonique intensive, la prise en charge globale pragmatique de la communication et la réinsertion. Sans oublier de faire participer les aidants »

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Orthophonie, communication, et réinsertion.

« L’orthophonie intensive est la pierre angulaire du traitement même si les délais, rythmes d’intervention sont encore discutés (1). C’est à ce jour la seule technique à avoir fait ses preuves. Mais au-delà de la rééducation orale/écrite, la prise en charge doit intégrer le développement pragmatique de la communication ». Pour améliorer la communication pas nécessairement verbale, il existe des techniques diverses (supports papiers mais aussi tablettes…). « Autrefois stratégie de dernier recours, ce travail sur la communication doit être précoce - on n’attend plus d’être en échec -, et intégrer un programme d’éducation thérapeutique non seulement du patient mais aussi des proches ».

Enfin, au-delà de l’organe, l’aphasique doit être envisagé dans sa globalité d’être humain handicapé. « Le travail de réinsertion professionnelle et sociale (activités culturelles, handisport...) est fondamental ». La fédération nationale des aphasiques de France (FNAF, www.aphasie.fr) et ses déclinaisons locales - à Toulouse « le Groupe des Aphasiques Tchatcheurs du Toulousain - proposent dans ce but des rencontres, sorties… Car l’aphasie étant une prison des mots, il faut resocialiser les aphasiques au-delà des problèmes de langage ». conclut le Dr de Boissezon

D’après un entretien avec le Pr Xavier de Boissezon (Toulouse)

1. Orthophonie, rééducation de la voix, du langage et de la parole. HAS décembre 2007, Service évaluation des actes professionnels.

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Source : Le Quotidien du Médecin: 9176