Troubles de l’équilibre et de la marche

Évaluer et rééduquer la fonction

Publié le 17/10/2012
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LES TROUBLES de l’équilibre et de la marche sont un des motifs de consultation les plus fréquents en médecine générale et dans certaines spécialités comme la médecine physique et de réadaptation, mais aussi la neurologie, l’otorhinolaryngologie ou la gériatrie.

Ils sont l’une des conséquences les plus fréquentes et sévères de certaines pathologies, en particulier neurologiques. C’est le cas de la sclérose en plaques, principale cause de handicap moteur chez les sujets jeunes, ou des accidents vasculaires cérébraux, principale cause de handicap tous âges confondus.

Dans la maladie de Parkinson, les troubles de l’équilibre sont très souvent au premier plan, dès les stades précoces de la maladie, tout comme chez les enfants souffrant de paralysie cérébrale, notamment de forme diplégique. « Les troubles de l’équilibre sont souvent responsables d’une perte d’autonomie et de traumatismes liés aux chutes. La MPR joue un rôle majeur dans leur prise en charge », rappelle le Pr Dominic Pérennou (Dijon).

Médecine de la fonction.

La médecine physique et de réadaptation (MPR) est une médecine de la fonction elle est centrée sur l’évaluation et la rééducation de la fonction et sur la compensation des fonctions définitivement perdues. Elle occupe ainsi une place majeure dans le diagnostic causal, l’évaluation fonctionnelle et la prise en charge rééducative des patients ayant des troubles de l’équilibre et de la marche, en complément des traitements médicamenteux ou non. Depuis 20 ans, elle a contribué aux progrès réalisés en recherche fondamentale, à la mise au point des moyens d’évaluation (échelles cliniques, posturographie, mesure de la perception de la verticale…) et à la définition de programmes de rééducation. Au niveau physiopathologique, ces avancées ont montré que le contrôle de l’équilibre passe par l’orientation du corps sur la verticale mais aussi par la régulation des orientations de part et d’autre de cette verticale (lire ci-dessous). Cliniquement, ceci a conduit à mesurer la perception de la verticale et à évaluer les problèmes de stabilisation par une analyse des mouvements. Au niveau thérapeutique, ces progrès se traduisent notamment par l’utilisation de techniques telles que la rétro-information, l’immersion dans la réalité enrichie ou virtuelle ou encore les manipulations sensorielles, somesthésiques (vibrations tendineuses, TENS –neurostimulation électrique transcutanée-), vestibulaire ou visuel, ou enfin, par le développement de systèmes de marche robotisée.

D’après un entretien avec le Pr Dominic Pérennou, coordinateur du conseil scientifique de la SOFMER et président de la société francophone posture, équilibre, locomotion.

Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9176