« LE FINANCEMENT des activités sanitaires de soins de suite et réadaptation (SSR), notamment en médecine physique et de réadaptation (MPR), est à ce jour fondé sur une dotation annuelle. Une évolution vers le modèle Pmsi/T2A (Programme de médicalisation des systèmes d’information, Tarification à l’activité) devait être mies en place en 2012 ou 2013 et pourrait être repoussée à 2016 », rappelle le Dr francis Le Moine, Président de la Fédération Française de Médecine Physique et de Réadaptation (FEDMER).
Mais ce nouveau modèle de financement annoncé, complexe et chronophage, ne tient pas compte des besoins par catégories cliniques selon les pathologies. Ses effets négatifs ont pu être mis en évidence au travers de son application pour les soins de courte durée : médecine, chirurgie, obstétrique. Comme les spécialistes en MPR, plusieurs fédérations hospitalières ne sont pas favorables à ce nouveau mode de financement pour le SSR. Aujourd’hui se pose la question d’un modèle alternatif.
Une approche globale du patient.
L’idée est de se recentrer sur les besoins requis par les patients, liés à la gravité de ses déficiences ainsi qu’aux facteurs personnels et environnementaux, selon la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF selon l’OMS2001).
« Nous avons mené une réflexion approfondie, fondée sur une approche qui ne soit pas uniquement à l’acte mais plus globale : le Parcours de soins du patient. Si l’on prend l’exemple de l’accident vasculaire cérébral (AVC), quatre catégories ont été différenciées : hémiplégie simple, complexe, très complexe (patient avec troubles cognitifs ou comportementaux importants) et gravissime, en état de conscience réduite. Chaque état des patients dans une catégorie étant modulé par 6 paramètres contextuels en rapport avec la CIF. Cette approche a d’ailleurs été présentée à la DGOS (Direction générale de l’offre de soins) ». Suite à un AVC, la prise en charge d’un patient en unité neurovasculaire (UNV), grande avancée de ces dernières années, ne dure que quelques jours. La rééducation et réadaptation en SSR spécialisé MPR, dure quant à elle quelques semaines voire quelques mois… Mais l’hémiplégie va durer tout le reste de la vie du patient, le coût sociétal est alors très important. « Le praticien MPR intervient au temps aigu de l’affection mais aussi dans la prise en charge en SSR spécialisé, en ambulatoire et en phase médicosociale ; toute son action contribuera à minorer cet impact sociétal », conclut le docteur Le Moine.
D’après un entretien avec le Dr Francis Le Moine, président de la fédération française de médecine physique et de réadaptation.
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