AVANT LA réforme de 1986 du DES, les spécialistes en médecine physique et de réadaptation (MPR) étaient formés soit par la voie de l’internat qualifiant, soit, le plus souvent, par la voie du CES de « Rééducation et réadaptation fonctionnelles ». L’implantation des spécialistes en MPR était essentiellement hospitalière et dans les grands centres de rééducation dépendant des caisses d’assurance-maladie, d’associations ou de financeurs privés.
Avec la disparition du CES, le nombre de médecins formés à cette spécialité s’est considérablement réduit, sans que l’impact ne soit immédiatement perceptible. « La prise de conscience du manque de spécialistes ne date que d’une dizaine d’années, avec l’arrivée à la retraite de toute une génération. Ceci a conduit les médecins spécialistes en place et différentes associations de personnes handicapées à se mobiliser pour favoriser la formation de nouveaux médecins, par le biais du DIU (diplôme interuniversitaire) de médecine de rééducation. Après une période où moins de trente nouveaux spécialistes MPR par an étaient formés, entre 2006 et 2009, nous atteindrons, avec la filiarisation de l’internat en 2010, environ 90 nouveaux MPR chaque année en 2014 », explique le Pr Pierre-Alain Joseph (Bordeaux)
« Début 2011, nous étions 1835 spécialistes MPR (1 016 hommes et 819 femmes), ce qui représente un peu moins de 1 % du total des 49 spécialités médicales et chirurgicales. Les modes d’exercice ont évolué et aujourd’hui l’exercice salarié est le plus fréquent : 1 325 salariés dont 64,8 % hospitaliers, 167 mixtes et 340 libéraux ». Comme les autres spécialités médicales, la MPR se féminise, avec aujourd’hui plus de femmes que d’hommes parmi les nouvellement formés.
L’une des difficultés actuelles concerne l’accès au post-internat : si rien n’évolue, seul un interne sur 6 pourra y accéder, car le nombre de postes de médecin assistants a stagné malgré l’augmentation considérable de celui des internes. « Il faut donc aujourd’hui mener une réflexion afin de proposer des solutions innovantes, en sachant qu’il est difficile pour une spécialité comptant pour à peine 1 % des médecins de se faire entendre », précise le Pr Joseph.
D’après un entretien avec le Pr Pierre-Alain Joseph, président du collège français des enseignants universitaires de MPR.
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