Le centre Fernando Pessoa attaqué par les professionnels de santé mais défendu par Cyrulnik et Bachelot

Publié le 27/02/2013
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Les professions de santé se mobilisent contre le centre universitaire Fernando Pessoa. Le 15 mars à Toulon, une manifestation réunira la profession dentaire et des professionnels de santé hostiles à ce centre universitaire ouvert en novembre dernier à Toulon, qui entend former des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens, des orthophonistes et des diététiciens. Une deuxième antenne doit ouvrir à Béziers (dentaire, orthophonie, physiothérapie, sciences humaines et architecture/urbanisme) qui contournera également le numerus clausus.

Le Centre national des professions de santé, qui fédère la quasi-totalité des syndicats de professionnels de santé libéraux (32 organisations représentatives), s’impatiente devant l’inertie des pouvoirs publics. Il a écrit au Premier ministre pour lui demander de fermer cette université. « Cette structure n’est pas accréditée et ne peut donc ni dispenser de formations à l’étranger ni délivrer les diplômes correspondants [...] Les jeunes gens engagés dans ces formations ne pourront exercer ni en France ni au Portugal, ni ailleurs en Europe, et se retrouveront dans une impasse après avoir déboursé des sommes exorbitantes ».

Soutien d’une ancienne ministre

Sous les feux des critiques depuis plusieurs semaines, le centre Fernando Pessoa a parmi ses défenseurs plusieurs scientifiques et médecins de renom. Le président de son conseil scientifique n’est autre que le neuropsychiatre Boris Cyrulnik qui défend sur le site des Echos la formation de l’antenne française du centre.

« La France manque de médecins généralistes et hospitaliers, déclare Boris Cyrulnik. Il y a là une lacune de la formation publique qui est compensée par des médecins qui sont formés à l’étranger, qui sont souvent excellents et font le travail laissé vacant par une défaillance de l’organisation de notre médecine publique [...] De plus, il y a une demande énorme de médecins, de vétérinaires, d’orthophonistes et d’autres disciplines qui est mal satisfaite par notre organisation publique. Si cette organisation proposait une autre formation, cela rendrait probablement inutiles ces universités privées ».

Le conseil scientifique du centre Fernando Pessoa compte également dans ses rangs Roselyne Bachelot. La ministre de la Santé avait sous son autorité les UFR santé. Elle défend aujourd’hui un institut de formation privé.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr