Loi de santé : les médecins libéraux lancent des appels à la grève en ordre dispersé

Publié le 20/10/2014
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Crédit photo : S. TOUBON

Le projet de loi de santé présenté mercredi dernier en conseil des ministres continue de susciter la colère des médecins libéraux, malgré les gages que Marisol Touraine s’emploie depuis à donner à la profession.

Ce lundi, l’UNOF a lancé un mot d’ordre radical de fermeture nationale des cabinets de médecine générale du 24 au 31 décembre. La branche « généraliste » de la CSMF emboîte le pas au syndicat MG France, qui avait annoncé en début de mois un mouvement de fermeture des cabinets pour le 6 janvier 2015, quatre ans jour pour jour après l’accès à la consultation à 23 euros.

Front généraliste impossible ?

Présidée par le Dr Luc Duquesnel, l’UNOF tire à boulets rouges sur le projet de loi de santé mais y ajoute d’autres griefs plus anciens. Le syndicat cite la création du service territorial de santé dans lequel « les médecins généralistes seront placés sous la tutelle des hôpitaux publics », la vaccination confiée aux pharmaciens et aux sages-femmes, la création du métier d’infirmière clinicienne, le blocage du tarif de la consultation à 23 euros, l’absence de nomenclature pour les consultations complexes, la mise aux normes (sans moyens) d’accessibilité des cabinets libéraux ou encore l’obligation de tiers payant généralisé « qui impose un temps de gestion incontournable et qui mettra en péril les cabinets par les retards de paiement inévitables ».

Un front généraliste contestataire est-il possible ? MG France a en tout cas proposé ce lundi aux autres syndicats de « discuter d’une unité d’action et de date, afin de peser plus efficacement sur le gouvernement ».

Déclaration de guerre

La branche « spécialiste » de la CSMF n’est pas en reste. L’UMESPE prépare de son côté des « actions coordonnées avant la fin de l’année ». « Nous appellerons probablement à la fermeture des cabinets au même moment que l’UNOF », annonce au « Quotidien » le Dr Patrick Gasser, président. Un bureau et un comité directeur exceptionnels en décideront cette semaine. Le syndicat réclame une « réécriture conjointe de la loi de santé » afin de tuer dans l’œuf la généralisation du tiers payant, le « démantèlement de la convention nationale » ou encore la « mise sous tutelle de la médecine de spécialité par l’hôpital et l’université ».

Pour sa part, le Syndicat des médecins libéraux (SML) estime que la loi de santé signe « la mort annoncée de la médecine libérale ». Marisol Touraine « déclare la guerre aux libéraux », analyse le Dr Roger Rua, son président. Le syndicat condamne lui aussi la mise en place du service territorial de santé « dont les libéraux seraient soit exclus, soit prisonniers des agences régionales de santé ». Il juge que la généralisation du tiers payant « n’a d’autre but que de conduire à la faillite notre système de santé ». Le SML promet qu’il fera barrage à ce projet de loi jugé « liberticide ».

Anne Bayle-Iniguez

Source : lequotidiendumedecin.fr
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