Reprise d’une activité physique

Un risque cardiovasculaire à partir de 35 ans

Publié le 25/11/2013
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Crédit photo : S TOUBON

LES MOTIFS de consultation relatifs à la reprise d’une activité physique peuvent être une demande de certificat médical de non contre-indication (CMNCI), mais aussi une prescription médicamenteuse ou des conseils et prescription d’activité physique au cours d’affections chroniques.

Le CMNCI est régi par des textes de loi actuellement en cours de discussion dans les 2 ministères concernés (Sport et Santé). Il peut être délivré par tout médecin, sauf dans le cas des sports à risques particuliers*. Pour les sportifs de haut niveau, les espoirs et les sportifs professionnels d’autres obligations s’appliquent. Le CMNCI est nécessaire lorsqu’il est demandé pour la première fois une licence auprès d’une fédération sportive. Sa validité est d’un an s’il s’agit de compétition. Il n’est valable que pour une ou plusieurs activités sportives précises qui doivent être mentionnées.

Ce certificat s’établit après un examen complet personnalisé, en fonction de l’état de santé du sujet et de ses ambitions sportives. Cet examen clinique peut s’aider comme fil directeur des fiches de la société française de médecine de l’exercice et du sport (www.sfmes.org). Le CMNCI engage la responsabilité du médecin. Sa rédaction doit être prudente et précise. En effet, régulièrement, des médecins sont sanctionnés par la Justice, notamment pour défaut d’information.

Risque cardiovaculaire.

L’interrogatoire comporte deux temps, médical puis concernant les conditions de la pratique sportive. Les questions d’ordre médical recherchent plus particulièrement des facteurs de risques cardiovasculaires et des éléments pouvant faire évoquer une affection cardiovasculaire non encore diagnostiquée, notamment la recherche de signes fonctionnels à l’effort : lipothymie, perte de connaissance, douleurs thoraciques, palpitations, dyspnée, fatigue excessive… Les autres appareils ne doivent pas être négligés, notamment l’appareil locomoteur.

Le deuxième temps de l’interrogatoire concerne la pratique sportive, chacune d’entre elle présentant des contraintes physiques et des risques lésionnels particuliers. Le passé sportif, les interruptions sportives, la fréquence et le nombre d’heures d’entraînement hebdomadaire doivent être précisés.

L’examen clinique de base comporte deux axes principaux : l’appareil cardiovasculaire et respiratoire et un examen morphologique et ostéoarticulaire. Le reste de l’examen est fonction du type de sportif (âge, affections chroniques) et de la discipline pratiquée. Les tests dynamiques comme le test de Ruffier-Dickson n’ont pas de valeur prédictive sur le plan cardiovasculaire et ne sont plus utilisés dans ce cadre.

Actuellement, il n’y a aucune obligation légale d’effectuer un électrocardiogramme de repos pour le CMNCI. Cet examen est cependant à réaliser au moindre signe fonctionnel ou d’examen et pour les sports entraînant des contraintes cardiovasculaires importantes. La Société française de cardiologie le recommande dans certaines conditions. Des discussions sont en cours à ce sujet dans les ministères de tutelle.

Mort subite chez le sportif occasionnel

L’incidence de la mort subite non traumatique sur les terrains de sport est de l’ordre de 1 000 à 1 200 morts/an, d’origine cardio-vasculaire dans environ 90 % des cas, révélant le plus souvent une coronaropathie quand il s’agit d’un sujet de plus de 35 ans. Il y a 20 fois plus de morts subites chez les sportifs occasionnels que chez les sportifs de haut niveau et la moitié des cas environ survient en dehors d’enceintes sportives. Les démarches de prévention dont font partie du CMNCI, et l’ECG au moindre doute, sont essentielles.

En cas de doute sur la non contre-indication, il est préférable de demander un avis spécialisé auprès d’un médecin du sport ou les médecins sur les listes des Fédérations sportives. Le certificat est daté et tamponné par le cachet du médecin, un double est conservé. Il constate « à ce jour » l’absence « de signes cliniques apparents évocateurs de contre-indication médicale à la pratique » du ou des sports sollicités.

** les sports sous-marins, l’alpinisme de pointe, les sports mécaniques à moteur, les sports aériens, les sports utilisant des armes à feu et les sports de combat avec mise « hors combat » autorisée.

Dr GERARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9283