Après le scandale des prothèses mammaires PIP fabriquées frauduleusement, le ministre de la Santé plaide pour un plus grand nombre de contrôleurs de dispositifs médicaux. « Ils ne sont même pas une dizaine aujourd’hui sur les dispositifs médicaux », souligne Xavier Bertrand.
Le ministre estime par ailleurs que les contrôles doivent intervenir « sans prévenir, dans les lieux d’implantation ou les cabinets, de façon à être sûr que ce qui va être implanté bénéficie du même contrôle » qu’à l’usine. Xavier Bertrand suggère également un suivi des patients « différent » sans donner toutefois plus de précisions. Le directeur général de la Santé, Jean-Yves Grall, et le patron de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) doivent remettre au ministre un rapport pour éclairer sur tous les dysfonctionnements survenus dans l’affaire des prothèses PIP. Ce rapport est attendu d’ici à la fin du mois.
Le rapporteur spécial de la mission Santé à l’Assemblée nationale, le député PS Gérard Bapt, doit se rendre aujourd’hui à l’AFSSAPS pour prendre connaissance du dossier. Ce dernier s’est notamment dit « interpellé par la faiblesse du système sanitaire concernant les dispositifs médicaux ». « Le deuxième aspect, qui me ramène au temps où j’avais commencé à enquêter auprès de l’AFSSAPS sur le Mediator, c’est que sortent beaucoup de témoignages qui semblent indiquer, à nouveau, une inertie incroyable. »
Enfin, s’agissant de la prise en charge des femmes porteuses d’implants PIP, « et cela quelle qu’en soit la raison », le Dr Michel Legmann, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, recommande à tous les confrères concernés de « bien vouloir pratiquer des honoraires en rapport avec les tarifs de l’Assurance-maladie, et cela compte tenu du caractère exceptionnel de ces situations ». Les praticiens ayant pratiqué les implantations de ces prothèses ont « le devoir » de prendre en charge leurs explantations et le suivi des patientes sauf si celles-ci ont fait un choix différent, précise l’Ordre qui rappelle le caractère obligatoire du signalement de toutes les explantations de prothèses mammaires défectueuses ou non (dedim.ugsv@afssaps.sante.fr).
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