Le Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), n’a pas laissé de place au doute concernant les prothèses PIP : selon lui, aucun implant fabriqué par la société Poly Implant Prothese n’est digne de confiance. Ainsi, même sans signe clinique de détérioration, toutes les femmes portant ces prothèses doivent se voir systématiquement proposer par leur chirurgien une explantation. Mais par quoi doit-on les remplacer, s’interrogent les chirurgiens à l’image du Pr Maurice Mimoun (Saint-Louis), qui dénonce un manque de transparence de l’AFSSAPS notamment en ce qui concerne la composition des gels et le taux de résistance des implants de chaque laboratoire.
Les neuf types de prothèses qui existent sur le marché français peuvent être tous utilisés, confirme aujourd’hui le Pr Maraninchi. Une campagne d’inspection et d’analyse réalisée dès septembre 2010 a conclu à la « conformité » de tous les implants mammaires d’autres marques utilisées en France. Un bilan d’étape sur cette campagne d’inspection (avec la toxicologie des gels) sera disponible d’ici à la fin du mois dans le cadre du rapport demandé par le ministre de la Santé Xavier Bertrand.
Garantir la sécurité des patients.
À la tête de Sebbin, numéro deux français du secteur derrière Eurosilicone, Olivier Pérusseau condamne la « brebis galeuse PIP » et son « système mafieux ». « PIP, c’est clairement une fraude. À la suite de cela, nous avons eu des contrôles et des analyses et les résultats étaient bons », indiquent-ils. Autre fabricant français, le P-DG de Cereplas, David Leleu, vit également très mal « l’empoisonnement PIP » et invite les chirurgiens à venir visiter son site de production qui est « totalement automatisé ». « Cette crise ne va pas changer grand-chose in fine car on était déjà extrêmement contrôlé, vigilant et professionnel », assure-t-il.
De son côté, la fédération des Entreprises du Médicament (LEEM), se dit très « préoccupée » par les révélations concernant les implants PIP. Elle tient toutefois à préciser que « les prothèses mammaires ne sont pas des médicaments et relèvent d’une réglementation distincte de celle du médicament ». La fédération de l’industrie pharmaceutique indique prendre « la mesure du sentiment de défiance que ce scandale ne manquera pas de renforcer à l’égard du système de santé tout entier ». Ce scandale des prothèses PIP « est la démonstration qu’au-delà du médicament, l’ensemble des produits de santé (...) requièrent des précautions d’élaboration, d’évaluation et d’utilisation irréprochables ». La fédération, qui ajoute avoir participé activement aux travaux des Assises du médicament qui ont abouti à la réforme votée fin 2011, souhaite « encourager toutes les solutions permettant de garantir la sécurité des patients et de refonder la confiance du public dans la qualité des produits de santé et l’intégrité des acteurs du système ».
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