Huit cas de cancers ont été signalés, a indiqué l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), en soulignant que l’imputabilité n’a pas été établie entre ces cas et le port de prothèses PIP : 1 cas de lymphome anaplasique à grandes cellules, 5 cas d’adénocarcinome mammaire, 1 cas de lymphome amygdalien et 1 cas de leucémie aiguë myéloblastique.
Les données de surveillance seront actualisées deux fois par mois. En fonction de ces dernières et des résultats de l’expertise collective réalisée par l’Institut national du cancer sur la conduite à tenir, dont les résultats sont attendus avant la fin du mois, les recommandations seront adaptées. Rappelons que les femmes porteuses de ces implants – elles sont 30 000 – sont encouragées à consulter leur chirurgien ou leur médecin traitant et qu’elles doivent bénéficier systématiquement d’un examen clinique et des examens radiologiques appropriés. Toute rupture, suspicion de rupture ou de suintement d’une prothèse doit conduire à son explantation. En l’absence de signe clinique de détérioration de l’implant, une explantation préventive doit être discutée avec les femmes. Il revient aux professionnels de contacter leurs patientes concernées et de signaler à l’AFSSAPS les explantations (depuis mars 2010, date de la suspension des prothèses utilisant un gel de silicone non destiné à un usage médical, plus de 500 retraits ont été recensés).
Prise en charge.
Les conditions de prise en charge par l’assurance-maladie ont été rappelées au cours de la réunion du comité de suivi : remboursement des frais médicaux et chirurgicaux liés à l’explantation et, pour les femmes qui relèvent d’une reconstruction après chirurgie du cancer du sein (20 % des cas), remboursement de la pose d’une nouvelle prothèse. Il sera demandé au conseil de l’Ordre, souligne le communiqué de la DGS qui rend compte de la réunion, « de sensibiliser les praticiens pour qu’il y ait adéquation entre ces conditions de remboursement et leurs honoraires ».
En ce qui concerne les suites de l’affaire, outre l’action judiciaire en cours (le parquet de Marseille, saisi de plus de 2 000 plaintes, a ouvert une information pour « blessures et homicide involontaire »), les femmes porteuses de prothèses PIP pourront déposer une demande devant la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI) ou, pour celles qui ont eu une reconstruction mammaire après mastectomie pour cancer devant la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation (CRCI), qui relève de l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux).
Le numéro Vert d’information (0800.636.636) a déjà reçu plus de 5 000 appels. Le Comité de suivi se réunira à nouveau en janvier.
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