Oncologie

Cancer, pas de traitement miracle d’ici 30 ans

Publié le 19/12/2022
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Malgré des avancées tous azimuts ces derniers temps, le traitement du cancer devrait rester un défi majeur pendant encore de nombreuses années. Les choses pourraient aller plus vite en matière de dépistage précoce.

Crédit photo : SPL/PHANIE

Pour le Pr Christophe Le Tourneau, oncologue médical à l’université Paris-Saclay et directeur du département d’essais cliniques précoces à l’Institut Curie, la chose est entendue, il n’y aura « toujours pas de traitements magiques du cancer dans les trente prochaines années ». Car malgré toutes les prouesses thérapeutiques en cours (anticorps armés, immunothérapies, CAR-T cells, etc.), on est loin d’observer des gains en termes de taux de guérison aussi spectaculaires qu’avec la chimiothérapie, qui a permis de passer de 20 à 50 % de guérisons du cancer.

Par ailleurs, « les cancers sont des maladies hétérogènes, avec de multiples mutations, et il n’y a pas deux patients qui ont le même cancer. Dès lors, les traitements se veulent personnalisés mais chaque traitement n’est efficace que chez un nombre limité de patients », souligne l’oncologue.

Des espoirs de dépistages plus précoces

Selon le Pr Le Tourneau, « vaincre le cancer passera donc certainement par un dépistage plus précoce avec des technologies qui permettront de détecter de façon plus sensible et plus spécifique les cellules cancéreuses ».

Les biopsies liquides ont beaucoup fait parler d’elles ces derniers mois. La recherche d’ADN circulant tumoral ou encore la recherche de protéines semblent prometteuses. Cependant, la difficulté réside aujourd’hui dans le fait de différencier l’ADN des cellules tumorales de celui des cellules normales et d’interpréter les résultats. Et le taux de faux positifs doit être réduit pour que ces tests sanguins de détection précoce multi-cancers (MCED) soient vraiment utiles.

« Là où il y aura le plus de progrès, ce sera dans les techniques d’imagerie », anticipe le Pr Le Tourneau, imaginant un scanner complet où des anticorps fluorescents permettront de détecter des anomalies et de préciser leur caractère tumoral ou non. Ce système devrait aider à dépister les cancers à un stade beaucoup plus précoce.

Le recours à l’intelligence artificielle contribuera à améliorer ce dépistage tout en faisant gagner du temps aux médecins, espère l’oncologue. Et l’on pourra même, dans l’idéal, injecter des traitements qui détruiront directement les cellules tumorales…


Source : Le Généraliste