De notre correspondant
Le Conseil de l'Europe a adopté une résolution concernant les pigments et colorants utilisés pour les tatouages et les maquillages permanents, ainsi que les règles d'hygiène à respecter lors de leur utilisation et de la réalisation des tatouages. Ce texte est le premier promulgué au niveau européen dans ce domaine et pourrait être complété par d'autres aspects, comme la formation des tatoueurs.
La résolution comprend plusieurs listes de substances et de colorants pouvant présenter un risque cancérigène, mutagène, reprotoxique ou sensibilisant, et qui ne doivent pas être présents dans les produits servant aux tatouages et aux maquillages permanents. L'élaboration de ces listes de produits était d'autant plus importante que les substances utilisées sont introduites sous la peau, alors que les substances cosmétiques, qui, elles, sont sévèrement réglementées, ne sont utilisées par définition que sur la peau. Toutes les substances utilisées pour les tatouages et les maquillages permanents devront faire l'objet d'un dossier d'évaluation et être clairement identifiées et étiquetées. Les produits devront être conditionnés de manière stérile dans des récipients destinés à l'usage unique d'un seul consommateur. Le texte rappelle l'importance des règles d'hygiène dans les studios de tatouage, notamment en matière de stérilisation et de désinfection. Les tatoueurs devraient être tenus de fournir à leurs clients des informations complètes et fiables sur les risques sanitaires liés aux tatouages, y compris face aux éventuelles allergies. Les autorités sanitaires devraient, elles aussi, informer régulièrement les consommateurs potentiels sur ces risques.
Des normes plus dures
Comme le rappellent les experts en santé publique qui ont préparé cette résolution, les prélèvements effectués sur les produits actuellement commercialisés ont montré la nécessité de durcir leurs normes d'hygiène et de fabrication. Une étude effectuée aux Pays-Bas sur 63 produits servant aux tatouages disponibles sur le marché néerlandais a révélé que 18 % des échantillons étaient contaminés microbiologiquement et que plusieurs contenaient un ou plusieurs métaux lourds à concentration relativement élevée.
Même si leur application reste facultative, ces recommandations européennes constituent un point de départ d'autant plus important pour leurs auteurs que l'hygiène conditionne la sécurité et la qualité du tatouage, quelles que soient les compétences du tatoueur. Actuellement, les législations sur les tatouages et leur pratique varient considérablement d'un pays à l'autre, et certains pays envisagent de contrôler aussi la formation des tatoueurs. Celle-ci s'effectue le plus souvent par apprentissage chez un tatoueur installé, mais certains tatoueurs exercent sans aucune formation, aux risques et périls de leurs clients.
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