L’ÉTUDE SOS (Swedish Obese Subjects) est la première à avoir établi le bénéfice de la chirurgie bariatrique chez l’obèse. Pour mémoire il s’agit d’un essai non randomisé prospectif cas contrôle initié dans les années 1987-2010 portant sur 2 010 obèses de 37-60 ans présentant un IMC supérieur ou égal à 34 (hommes) et à 38 (femmes). Leur devenir après chirurgie bariatrique (manchon 19 % ; gastroplastie 68 % ; by pass 13 %) était comparé à celui de 2000 obèses appariés pris en charge traditionnellement. Au total, la chirurgie s’est avérée globalement associée à une réduction de la mortalité totale (critère primaire) des décès cardiovasculaires, des infarctus, des AVC et des cancers. Et chez ceux présentant une intolérance au glucose, l’évolution vers un diabète a été réduite de 87 % à 15 ans.
Mais quel a été l’impact de cette chirurgie à long terme dans le sous-groupe des obèses déjà diabétiques (355 sujets de SOS versus 262 contrôles) ? « Chez ces obèses diabétiques, la chirurgie a permis initialement de nombreuses rémissions du diabète. On était à 70 % à deux ans. Mais avec le temps, on a des échappements. Le taux de rémission n’est plus que de 30 % à 15 ans. Et à 20 ans on s’achemine vers un taux de rémission de 20 %, explique L. Sjöström qui rapportait ces nouvelles données à Barcelone. Pourtant, malgré ces échappements, le bénéfice sur les complications liées au diabète est patent. Non seulement en termes de complications macrovasculaires mais aussi de complications microvasculaires ».
Le risque d’infarctus a été divisé par trois à 15 ans chez les diabétiques obèses opérés (RR = 0,56 ; p = 0,025). Et il est d’autant plus réduit que les triglycérides et le cholestérol étaient élevés.
Le risque de rétinopathie, néphropathie, neuropathie périphérique ou artériopathie périphérique est lui aussi significativement réduit. À 15 ans, ce risque est diminué de 54 % (RR = 0,46, p = 0,001). « Chez les obèses diabétiques, au-delà de la rémission, la chirurgie bariatrique peut donc réduire efficacement la morbimortalité cardiovasculaire à long terme. SOS en fait la preuve avec un recul de plus de 20 ans », conclut L Sjöström.
L Sjöström. Diabetes remission and prevention trial after usual care and bariatric surgery. Résults over 15 years in Swedish Obses Subjects trial.
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