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Espérance de vie : Une nette amélioration

Publié le 21/10/2013
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Crédit photo : S Toubon

L’ESPÉRANCE DE VIE des diabétiques de type 1 s’est très largement améliorée. « En 1975, Goodkin avait mis en évidence une réduction d’espérance de vie de près de 30 ans par rapport à la population générale. Or cet écart s’est considérablement réduit même si des différences persistent », résume Helen Colhoun (Edimbourg).

De 4 à 17 ans de différence.

L’étude menée en Écosse a utilisé le registre national réunissant la quasi-totalité des diabétiques de type 1 du pays. Soit près de 25 000 diabétiques de type 1 âgés de plus de 20 ans en 2008-2010 comparés à une population générale de 4 millions de personnes. Leur mortalité a été enregistrée durant 3 ans. Période durant laquelle 1 079 décès ont été enregistrés.

D’après ce travail, aujourd’hui, en Écosse, les diabétiques de type 1 de 20-24 ans ont une espérance de vie dite restante, c’est-à-dire supplémentaire respectivement de 45 et 47 ans pour les hommes et les femmes. Par comparaison elle est de 56 et 61 ans respectivement pour les hommes et les femmes en population générale. Et pour les diabétiques de type 1 âgés de 65-69 ans, l’espérance de vie restante est respectivement de 12 et 17 ans pour les hommes et les femmes. Quand elle est de 17 et 19 ans en population générale.

La perte d’espérance de vie associée au diabète de type 1 par rapport à la population générale oscille donc entre 7 ans (chez les 65-69 ans) et 14 ans (chez les 20-24 ans) pour une femme et entre 5 ans (chez les 65-69 ans) et 11 ans (chez les 20-24 ans) pour un homme selon ce travail. «Attention, il s’agit d’une estimation moyenne. L’espérance de vie varie largement en fonction des facteurs de risque chez les diabétiques de type 1. Mais au total la maladie pèse nettement moins qu’auparavant sur l’espérance de vie. Les diabétiques de type 1 ont bénéficié des progrès réalisés dans la prise en charge. Et encore ce travail ne préjuge-t-il pas des bénéfices à venir en terme de survie dans le futur », souligne Helen Colhoun.

Poids du risque cardiovasculaire et des complications aiguës.

« Néanmoins, l’écart d’espérance de vie reste important. Et l’analyse des causes de décès et des décès prématurés est très intéressante », explique Hélène Colhoun. « En particulier un quart de ces décès prématurés sont de cause cardiovasculaire. Quand le cancer est la première cause de décès précoce en population. Or pour rappel, dans le diabète de type 1, bien plus nettement que dans le diabète de type 2, le risque cardiovasculaire est lié au niveau glycémique. Il est donc particulièrement regrettable que de nombreux diabétiques de type 1 restent mal contrôlés comme le montre une récente enquête internationale. En Écosse, 37 % ont une HbA1c supérieure à 9 %. Seulement 23 % ont une HbA1c inférieure à 7,5 % et 13 % sont à la cible (HbA1c inférieure à 7 %). Par ailleurs 7,5 % des décès prématurés sont liés à une complication aiguë du diabète, dont les hypoglycémies. Ces décès représentent même plus de 5 % de la mortalité totale. Or ces décès devraient aujourd’hui pouvoir être évités ».

Prise en charge sociale et éducation thérapeutique.

« Nous avons déjà de multiples moyens d’améliorer encore l’espérance de vie des diabétiques de type 1 en jouant sur les facteurs de risque : glycémique, tensionnel, tabagisme. Néanmoins il est souvent difficile dans le diabète de type 1 au regard du risque d’hypoglycémie d’atteindre la cible d’HbA1c inférieure à 7 %. La prise en charge psychosociale et l’éducation thérapeutique sont donc tout à fait fondamentales pour améliorer la capacité des patients à gérer leur maladie. Il faut aussi augmenter le recours aux pompes à insuline. Toutefois ce n’est pas non plus une solution pour tout le monde. Et continuer à explorer de nouvelles pistes en thérapeutique. Un essai intéressant teste actuellement la metformine dans le diabète de type 1. Il faudrait aussi intensifier les programmes de sevrage tabagique. On retrouve en effet quasiment le même taux de fumeurs (28 %) parmi les diabétiques de type 1 qu’en population générale, malgré leur haut risque cardiovasculaire », déplore H. Colhoun.

D’après une conférence de presse : H Colhoun. UK study shows improvement in life expe in type 1 diabetes wich shlould now be reflected in life insurance and other relevant policies.

PS 004- 301. SJ Livingstone et al. Life expectancy in type 1 diabetes : a Scottish registry Linkage Study.

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Source : Le Quotidien du Médecin: 9273