En termes de solutés, on privilégie dorénavant clairement les cristalloïdes isotoniques (sérum physiologique isotonique). Les colloïdes de type hydroxyéthyl-amidon induisent en effet une morbidité excessive. Ils ne sont donc plus utilisés qu’en seconde intention, petite quantité et sous couvert de respecter les nombreuses contre-indications.
Le remplissage reste guidé par la PAS moyenne. Dans les traumas graves, on vise 80-110 mmHg. Sinon, on peut tolérer une hypotension permissive, de 60-65 à 80 mmHg. Le suivi de la PAS doit désormais être couplé à celui des lactates, témoins de l’hypoperfusion distale. On doit les doser toutes les heures pour adapter la réanimation. Supérieurs à 8 mmol/l, ils signent un choc très important. La cinétique d’élévation compte aussi. Des lactates qui augmentent doivent faire envisager une intensification de la réanimation.
Enfin, on monitore évidemment l’hémoglobine. On transfuse précocement dès que le taux passe sous la barre des 7-8 g/dl. Dans les troubles de coagulation, on peut avoir recours aux transfusions de plasma frais congelé, à part égale avec un concentré globulaire (1 PFC/1 CG).
Quant aux catécholamines, la noradrénaline est le premier choix dans le choc hémorragique. Mais, attention : elle doit toujours être utilisée après le remplissage. Rien ne serait pire que l’utiliser sur un système vide.
Entretien avec le Pr Frédéric Adnet (Bobigny).
Session EDA 06. Remplissage vasculaire et au-delà. Jeudi 14 h 30 Amphi Bleu.
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