La ministre de la Santé a annoncé vouloir réduire les délais d’attente des patients dans les services d’urgences, lors du congrès des médecins urgentistes qui se déroule jusqu’à vendredi à Paris. « Nous le savons tous, l’accueil des patients aux urgences peut être amélioré, en particulier durant les périodes de saturation », a déclaré Marisol Touraine.
Pour y parvenir, le gouvernement entend généraliser les « fast tracks », les circuits courts de prise en charge qui permettent de dispenser rapidement des soins simples aux patients qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. « Ces dispositifs ont déjà été développés dans de nombreux établissements et donnent d’excellents résultats, a ajouté la ministre. Nous devons poursuivre en ce sens. »
La ministre de la Santé souhaite également que chaque établissement adopte une charte d’accueil qui prévoit de faire un point de situation, heure par heure pour chaque patient, ou encore d’équiper les services d’urgences de tableaux indiquant le temps d’attente des arrivants. « Travailler sur les délais de prise en charge est une des voies sur lesquelles une réflexion doit être engagée », a ajouté Marisol Touraine.
Selon une enquête de la DREES, 48 % des patients passent moins de deux heures aux urgences, 20 % y restent plus de 4 heures et 4 % au-delà de 8 heures.
Réforme du financement en 2016
La ministre de la Santé a également programmé une réforme du financement des urgences et des SMUR d’ici à 2016. « Je veux que les moyens financiers consacrés aux urgences soient répartis de manière plus équitable, en tenant compte, notamment, des disparités régionales, a-t-elle affirmé. Pour y parvenir, ce financement reposera sur des critères objectifs et transparents. »
Une réunion technique est programmée le 24 juin pour « tracer une feuille de route ». Marisol Touraine a prévenu qu’elle allait « sanctuariser le financement des services à faible activité » pour permettre aux patients d’accéder aux soins d’urgences en moins de 30 minutes.
Elle a également annoncé la poursuite des investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros entre 2014 et 2022 afin d’adapter les systèmes d’information et de communication qui doivent assumer la forte augmentation du nombre d’appels reçus par les SAMU. « Les Centres 15 sont surchargés », a reconnu la ministre. En 2012, plus de 22 millions de coups de fil ont été reçus contre 10 millions en 2007. « Il faut s’assurer que chaque appel téléphonique urgent trouve une réponse », a-t-elle ajouté.
Ces dernières années, le nombre de passages dans les services d’urgences des hôpitaux a également grimpé pour atteindre 20 millions par an. Un résultat jugé « trop élevé » par la ministre de la Santé qui a toutefois affirmé que l’engagement du président de la République serait tenu : la possibilité pour l’ensemble des Français d’accéder à des soins d’urgence en moins de 30 minutes.
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