Depuis une vingtaine d’années, le travail de nuit et les horaires décalés sont suspectés d’augmenter le risque de cancer du sein. Les études menées jusqu’à présent ne permettent toutefois pas de conclure formellement sur les liens entre ces conditions de travail et ce cancer, même si les mécanismes peuvent faire consensus : les perturbations du rythme circadien et la suppression du pic nocturne de mélatonine secondaire à l’exposition à la lumière artificielle au cours de la nuit entraîneraient en effet une augmentation de la concentration en œstrogènes. Or en Europe, 15 à 20 % des travailleurs occupent un travail posté incluant le travail de nuit. Les enjeux en termes de santé publique sont donc potentiellement majeurs. L’étude CECILE montre que la proportion de femmes ayant travaillé de nuit (au moins une année de travail de nuit sur toute la vie professionnelle) était de 13 % chez les cas incidents de cancers du sein (1 232) et de 11 % chez les témoins (1 317). Le risque de cancer du sein chez les femmes travaillant sur la durée complète de la nuit (entre 23 heures et 5 heures), par rapport aux femmes n’ayant jamais travaillé de nuit est significativement plus élevé et augmente avec la durée du travail de nuit en années. Il est plus élevé chez les femmes ayant travaillé en moyenne moins de trois nuits par semaine que chez les femmes ayant travaillé de nuit de façon continue au cours de la semaine. Les changements plus fréquents entre horaires de nuit et de jour perturberaient davantage le rythme circadien. Enfin, cette étude objective une association entre travail de nuit et cancer du sein particulièrement marquée chez les femmes ayant travaillé de nuit avant leur première grossesse à terme. En revanche, l’association entre le cancer du sein et le travail de nuit ne diffère pas en fonction du statut des récepteurs hormonaux.
Travail de nuit
Un risque de cancer du sein plus élevé
Publié le 05/06/2012
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9136
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