Le 32e Congrès National de Médecine et Santé au Travail, réunit actuellement à Clermont-Ferrand 2 700 participants, dont plus de 300 professionnels non-médecins, faisant partie des nouvelles équipes pluridisciplinaires. Neuf thèmes principaux, 500 communications orales ou affichées, font le point sur les aspects scientifiques d’actualité. La place du monde du travail dans la vie tout court, justifie que le Quotidien du médecin consacre un numéro à ce Congrès.
Les intersections entre le monde médical du soin et celui de la santé au travail s’organisent généralement autour de deux circonstances bien particulières qui permettent des échanges fructueux. La première se rencontre lors de la reprise de l’activité professionnelle après une pathologie ayant justifié la prescription d’un arrêt de travail de plusieurs semaines. Il faut alors que les médecins spécialistes de médecine générale gardent à l’esprit d’anticiper la visite médicale de reprise du travail et de prescrire la visite médicale dite de préreprise. Eux seuls peuvent le faire, les médecins spécialistes de médecine du travail n’en ayant pas l’initiative. Cet examen médical de préreprise, qui a lieu pendant la période de congé maladie, permet d’envisager le retour au travail dans les meilleures conditions possibles, compte tenu des capacités médicales de la personne, et des capacités d’adaptation de l’entreprise.
L’autre circonstance habituelle est la détermination de l’origine professionnelle d’une pathologie, particulièrement lorsque celle-ci est grave ou différée, et c’est alors plutôt le Centre de consultations de pathologies professionnelles du Centre hospitalier universitaire qui se trouve être le correspondant naturel du médecin ou du spécialiste traitant. Il est à noter que l’ensemble de ces consultations de pathologies professionnelles constitue un réseau de surveillance unique, dans lequel la totalité des dossiers médicaux est enregistrée. L’analyse périodique de cette base de données, dite RNV3P, pour Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles, vise à permettre de faire émerger précocement un signal, c’est-à-dire vérifier si certaines expositions professionnelles sont en rapport plus fréquent qu’attendu avec certaines pathologies.
La crise démographique du monde médical n’épargne pas la médecine du travail, et la réforme applicable au 1er juillet 2012 prévoit l’arrivée de nouveaux professionnels dits médecins collaborateurs, s’engageant dans un cursus de formation en santé au travail. Alors que toutes les spécialités médicales vont vers l’hyperspécialisation, ce qui n’échappe pas à la technicité de la médecine du travail, il convient de s’assurer que ces médecins collaborateurs bénéficieront de conditions d’encadrement rassurantes pour eux-mêmes et pour leurs salariés, tout en bénéficiant de conditions optimales pour leur formation en médecine du travail qui devra être qualifiante.
Chef de service santé travail environnement au CHRU de Clermont-Ferrand et président du Comité scientifique du 32e Congrès National de Médecine et Santé au Travail.
Article précédent
Le travail et la santé
Article suivant
Un risque de cancer du sein plus élevé
Le travail et la santé
Convergences
Un risque de cancer du sein plus élevé
A chaque travail sa drogue
Au service d’intérêts managériaux
Inaptitude : le médecin responsable
La vigiliance s’organise
Pour la déclaration et l’orientation du patient
La preuve par l’écrit
Renseigner plus et mieux
Les indications de l’ECG
Evaluer la charge physique
Les interférences du milieu du travail
Poursuivre sa carrière
Promouvoir les gestes qui sauvent
La reprise du travail est salutaire
Une prise en charge qui s’anticipe
Les Franciliens n’ont pas le moral
Un pilote pour les maladies émergentes
Une nomenclature pour comprendre
Un observateur de terrain privilégié
Le faire sortir de l’ombre
Dans le flou de la loi
Une partition qui ne s’improvise pas
Les travailleurs au cœur d’une surveillance en réseau
Des outils de prévention
Au moins 7 heures de sommeil par jour
Dix ans d’éxpérience
Organisable lors des visites médicales
Le point de vue européen
Les interventions doivent être concrètes pour être durables
Les mots pour le dire
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024