LES HORAIRES ATYPIQUES du travail posté ou de nuit sont potentiellement délétères. C’est la raison qui fait que le législateur impose au médecin du travail une surveillance médicale tous les 6 mois. Ces recommandations ont pour vocation d’apporter aux professionnels de santé une harmonisation dans leur pratique tant sur l’identification des risques que sur les mesures de prévention ou le contenu de la surveillance. Grands pourvoyeurs d’accidents (de la circulation notamment), les troubles du sommeil (< à 6 heures/24 heures ou un sommeil insuffisant pendant plusieurs jours ou semaines) associés à des troubles de la vigilance sont à rechercher systématiquement. Le questionnaire de Horne et Ostberg qui permet d’évaluer le chronotype de la personne, l’agenda de sommeil et l’échelle d’Epworth, sont des outils d’évaluation relativement faciles à utiliser en entreprise.
Les mesures possibles.
Les rotations en sens horaires (matin/après-midi/nuit) sont habituellement recommandées pour prévenir ces troubles du sommeil. Il est également conseillé d’éviter les rythmes de rotations rapides (2 à 3 jours) et de préférer des rythmes intermédiaires de l’ordre de 4 à 5 jours pour prévenir les durées de sommeil raccourcies sur 24 heures. L’exposition à la lumière avant et/ou au début de chaque poste est intéressante pour faciliter l’adaptation à ce type d’horaires décalés. A contrario, la limitation de l’exposition à la lumière en fin de poste facilite le sommeil. Les études réalisées en conditions expérimentales montrent que la lumière artificielle de haute intensité peut être une contre-mesure efficace aux troubles du sommeil et de la vigilance de ces travailleurs. Toutefois, les études en conditions réelles sont insuffisantes à l’heure actuelle pour conseiller un matériel d’exposition à la lumière artificielle (lampe de luminothérapie ou de photothérapie) ou d’évitement de la lumière (lunettes filtrantes) particulier. Une prise unique de caféine (sous la forme d’un café) en début de poste peut améliorer la vigilance au travail. Cependant, les études montrent qu’elle ne permet pas de réduire le risque accidentel. Enfin la sieste a des effets bénéfiques notamment durant le travail de nuit, et tout particulièrement en cas de poste de sécurité, lorsqu’elle est courte (inférieure à 30 minutes). Elle peut être effectuée avant la prise de poste ou au cours des pauses durant le travail, selon les possibilités.
*Ces recommandations de bonne pratique de la Haute Autorité de santé et coordonnées par la Société française de médecine du travail traitent également des risques observés chez les femmes (cancer du sein, au cours de la grossesse), des troubles cardio-vasculaires et psychiatriques.
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