ALORS QUE L’ALLONGEMENT du temps de travail renvoie au problème de la pénibilité, un service de santé au travail agréé pour le BTP* évalue la charge physique des maçons en activité. Cette étude est réalisée en partenariat avec la DIRECCTE**. Il s’agit de mesurer sur une journée la fréquence cardiaque de maçons par cardiofréquencemétrie. « Ce poste est emblématique des métiers du BTP, explique le Dr Anne de Larquier*.En toute logique, nous avons souhaité étudier cette profession fortement atteinte par des pathologies professionnelles (TMS et lombalgies), en grande partie sous-déclarées ».
Le Coût cardiaque relatif (CCR) a été calculé à partir de la fréquence cardiaque médiane de nuit. Les premiers résultats montrent que le métier est à charge cardiaque élevée. « Certaines phases de travail sont systématiquement très lourdes à intenses, d’autres plutôt lourdes. La pénibilité est accentuée par le grand froid (températures négatives) et la chaleur (températures› 20°), ainsi que par le stress et des cadences élevées », précise le Dr de Larquier.
La phase de décoffrage semble la plus pénible. Sont aussi mises en cause de la phase de ferraillage et celle de coffrage de plancher. « Ce sont ces phases qui seront à étudier en priorité sur le plan ergonomique, technique… L’OPPBTP*** et la CARSAT**** seront nos partenaires pour définir et tester des solutions d’allégement », souligne le Dr de Larquier. La fréquence cardiaque semble donc être un bon reflet de l’effort fourni même si la méthode sous-tend des moyens humains importants pour effectuer une métrologie sur une journée de travail. La pluridisciplinarité s’inscrit donc parfaitement dans ce type d’évaluation.
*SIST BTP santé au Travail, Villeurbanne.
**Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi.
***Organisation Professionnelle de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics.
****Caisse d’Assurance Retraite et de la SAnté au Travail.
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