Exercice, protection sociale : conviés aux négos, les jeunes espèrent bien se faire entendre

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Publié le 25/02/2016
NEGOS CNAM

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Crédit photo : S. TOUBON

Nouveauté dans les négociations conventionnelles 2016 – entamées mercredi par un tour de chauffe –, les organisations d'étudiants, d'internes et de jeunes médecins devraient avoir un rôle beaucoup plus actif et ne seront plus de simples observateurs.

Dès le mercredi 16 mars en effet, première séance conventionnelle de travail, les jeunes seront bien autour de la table pour parler de la démographie, des conditions d'exercice et de la valorisation de la pratique du médecin traitant.  

Une nouvelle bien accueillie par les « juniors », à l'instar de REAGJIR, qui avait demandé que les aspirations des jeunes généralistes soient au cœur des discussions. « Nous sommes très contents de participer. Cette convention va créer des conditions d'exercice pour les cinq ans à venir, donc pour de futurs médecins installés. C'est important », se réjouit le Dr Jacques Olivier Dauberton, président du Regroupement des généralistes jeunes installés et remplaçants. 

Maxime Rifad, vice-président de l'ANEMF, l'association des étudiants en médecine, voit également ce rapprochement d'un bon œil. Pour lui, cette « prise de conscience que les jeunes peuvent être une force de proposition » est une avancée.

La rémunération au sens large

Les priorités des carabins seront « d'améliorer les conditions de travail des futurs médecins, notamment à travers une protection sociale pour tous ». La démographie est un autre sujet d'inquiétude. « Nous serons attentifs à ce qui sera dit sur le conventionnement sélectif, auquel nous sommes opposés. En revanche, nous sommes en faveur des maisons de santé, mais il faudrait des précisions sur leur financement », détaille Maxime Rifad.

Les internes en médecine générale ont des attentes fortes sur l'exercice pluridisciplinaire. « Toutes les mesures en ce sens recevront un bon accueil de notre part », explique Yves-Marie Vincent, président de l'ISNAR-IMG, qui voit lui aussi du « positif » dans cette invitation. Des mesures pour revaloriser le statut de maître de stage seraient également les bienvenues. 

Finalement, c'est une panoplie de dispositions incitatives que les jeunes appellent de leurs voeux. « La rémunération au sens large, mais aussi le développement d'une vraie protection sociale, voilà ce nous attendons ! Car c'est cela qui fera venir les jeunes vers la médecine libérale, et pas uniquement une augmentation d'un ou deux euros de la consultation », conclut le Dr Dauberton (REAGJIR).

Cette fois, les syndicats « seniors » se déclarent favorables à la participation directe de la nouvelle génération. Le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, fait valoir que « les jeunes ont vocation à apporter leurs idées, pour construire la convention de demain ». Une position qui tranche avec celle adoptée lors des précédentes négociations, en 2011. L'ancien président de la CSMF, le Dr Michel Chassang, avait même claqué la porte des négociations pour protester contre la présence des jeunes, alors simples observateurs.  


Source : lequotidiendumedecin.fr
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