La prothèse totale du genou (PTG) donne de bons résultats cliniques tant sur le plan fonctionnel que sur celui des symptômes. « Son évaluation s’est fondée sur des scores exclusivement chirurgicaux, avant que ne soient également pris en compte l’opinion des patients et leur degré de satisfaction. Le concept du genou oublié était utilisé par les patients totalement satisfaits de l’intervention au point d’avoir oublié qu’ils avaient été opérés », explique le Dr Michel Bercovy, Ce critère a été introduit en 2004 dans une étude prospective. Il est évalué à partir de la question : « ressentez-vous votre genou opéré comme tout à fait normal tout le temps, quelle que soit votre activité. » Il appelle une réponse binaire parfaitement analysable sur le plan statistique. Parmi 600 genoux opérés avec 5 à 12 ans de recul, 81 % des patients estimaient que les résultats étaient excellents ou très bons, tandis que 45 % d’entre eux ont répondu positivement à la question caractérisant le « genou oublié ». « Un score (…) qui, pour les chirurgiens, est en fait plutôt satisfaisant, si l’on se reporte aux résultats fonctionnels médiocres de la prothèse du genou dans les années 1990 », précise-t-il.
Trois paramètres interviennent dans les résultats d’une chirurgie de prothèse du genou : la prothèse, la technique chirurgicale, notamment la position de la prothèse, et le patient. « Nous avons pu déterminer, indique Michel Bercovy, que les patients présentant une certaine tendance à la dépression, (…) ont une probabilité moindre d’avoir un genou oublié. Par ailleurs les patients qui se plaignent de douleurs très importantes alors que la radiographie ne révèle qu’une arthrose minime ne sont pas de bons candidats à la chirurgie ; ces patients ont en général une autre pathologie, neurologique, (…) et a priori il ne faudrait pas les opérer. En revanche l’âge et la présence d’une détérioration radiographique importante n’ont pas d’incidence sur les résultats de la chirurgie ».
Le premier critère d’indication d’une chirurgie de prothèse totale du genou est l’échec du traitement rhumatologique. « La chirurgie ne doit jamais intervenir avant un essai de traitement médical, précise le Dr Bercovy, mais s’il est inefficace, il est inutile de laisser souffrir les patients sous prétexte d’un âge trop jeune. D’autant qu’il existe une mémoire de la douleur et les patients restés douloureux pendant une longue période ont un risque majoré d’avoir des douleurs persistantes après l’intervention. »
Entretien avec le Dr Michel Bercovy (Centre Médical Vauban, Paris)
Abstract O.09
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