L’ATTEINTE DE LA PAROI thoracique antérieure (PTA) se manifeste par des douleurs essentiellement sternoclaviculaires et manubriosternales. L’objectif de l’étude présentée par le Pr Daniel Wendling était de déterminer la prévalence de l’atteinte de la PTA chez des patients avec rachialgies inflammatoires récentes (RIR) évocatrices de SpA et de rechercher une corrélation avec certains facteurs particuliers de cette pathologie.
Les critères d’inclusion étaient ceux de la cohorte DESIR et concernaient 708 patients âgés de moins de 45 ans porteurs de rachialgies inflammatoires évoluant depuis plus de 3 mois et depuis moins de 3 ans, non calmées par le repos et améliorées par l’exercice. L’atteinte de la PTA était définie par au moins un épisode de douleurs attribuées au rhumatisme par le rhumatologue (indice de confiance à 5/10), après avoir éliminé les autres causes de douleurs thoraciques.
Tous les patients n’étaient pas porteurs de SpA à l’entrée dans l’étude, dont le suivi est actuellement de deux ans et se poursuivra 5 ans, voire 10. À ces termes, certains patients auront développé une SpA, d’autres pas, « ce qui nous laisse espérer, souligne le Pr Wendling, qu’on pourra dégager des facteurs prédictifs d’évolution vers une SpA et également vers une forme sévère ou, au contraire, bénigne de SPA. »
45% des cas à l’inclusion.
Sur les 708 patients, l’atteinte de la PTA était présente dans presque 45 % des cas au moment de l’inclusion et, dans environ 2/3 des cas, les symptômes douloureux de la PTA apparaissaient après ceux du rachis. « L’atteinte de la PTA est associée à un certain nombre d’éléments particuliers, explique le Pr Wendling, notamment l’existence d’une atteinte inflammatoire des enthèses, particulièrement au niveau du calcanéum, l’atteinte du rachis dorsal et le diagnostic établi de SpA lors de l’inclusion dans l’étude. Elle est également corrélée avec l’atteinte radiographique des articulations sacro-iliaques et à des scores de qualité de vie et fonctionnels plus altérés. Ces modifications ne sont pas liées à une évolution plus longue de la maladie puisqu’il n’y a pas de différence de durée ou d’ancienneté des symptômes des rachialgies inflammatoires entre les patients qui ont une atteinte de la paroi thoracique antérieure et ceux qui n’en ont pas. »
En pratique, cette étude incite à rechercher l’existence de douleurs présentes ou passées de la paroi thoracique antérieure car, même si l’atteinte ne fait pas partie des critères utilisés pour le diagnostic de spondylarthrite ankylosante, elle pèse sur celui-ci. Enfin, dans la mesure où il n’y a pas de différence de durée des symptômes entre atteinte de la PTA ou non, cette dernière pourrait représenter un élément clinique indépendant de diagnostic de spondylarthrite ankylosante.
D’après un entretien avec le Pr Daniel Wendling, chef de service de rhumatologie, CHU Jean Minjoz, Besançon.
Abstract O.116
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