La fracture humérale est une fracture relativement fréquente au cours de l’ostéoporose (c’est le 4e site concerné, après le col du fémur, les vertèbres et le poignet) ; elle fait partie des fractures sévères, grevées d’un risque majoré de mortalité dans les dix années suivant la survenue de la fracture. Pourtant, il existe relativement peu de données disponibles sur cette fracture dont l’incidence augmente depuis une quinzaine d’années, d’après les registres scandinaves.
Dans une étude récente, l’équipe du service de rhumatologie du CHU de Saint-Étienne a cherché à déterminer le profil des patientes qui se fracturaient l’humérus plutôt que la hanche ou le poignet lors d’une chute. Au total, 764 femmes ménopausées ostéoporotiques ont été réparties en trois groupes selon le site de fracture : humérus (n = 156), fémur (n = 313) et poignet (n = 295). Le groupe des femmes ayant une fracture de l’humérus avait certaines particularités le faisant apparaître comme un « mixte » des deux autres. Ainsi, l’âge moyen (71,5 ans) était plus élevé que celui des femmes s’étant fracturé le poignet, l’indice de masse corporelle était supérieur à celui des femmes avec une fracture de hanche et comparable à celui des femmes avec une fracture du poignet. La densité minérale osseuse de ces femmes était bien entendu diminuée, mais supérieure à celle du groupe fracture de hanche. Ainsi, la fracture de l’humérus survient plutôt chez une femme âgée, avec un certain surpoids et une ostéoporose relativement peu sévère.
Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce profil particulier : un pannicule adipeux plus épais protégeant la hanche lors d’une chute, les modalités de la chute liées à l’âge. Cette étude ne permet pas de valider ces hypothèses.
D’après un entretien avec le Pr Thierry Thomas, CHU de Saint-Étienne.
Abstract O.89
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