Polyarthrite rhumatoïde

Une évolution favorable à cinq ans

Publié le 10/12/2012
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Crédit photo : BSIP

LA COHORTE ESPOIR, créée en 2002 par la Société française de rhumatologie, recueille des données utilisables pour des projets de recherche d’ordre diagnostique, pronostique, pathogénique et médicoéconomique sur la polyarthrite rhumatoïde (PR). Sa durée a été étendue de 10 à 20 ans ; c’est aujourd’hui l’une des plus importantes cohortes internationales sur la PR.

Une étude rend compte du devenir à cinq ans des patients de cette cohorte. Entre 2002 et 2005, 813 patients ont été inclus. L’évaluation à cinq ans a porté sur 573 d’entre eux. La majorité (93,8 %) répondait aux critères diagnostiques ACR/ EULAR de la PR. La maladie a été bien contrôlée, dans des délais rapides et l’évolution a été plutôt bénigne pour la plupart des patients. Ainsi, les paramètres du DAS28, qui mesurent l’activité de la maladie, se sont améliorés dès le sixième mois suivant l’inclusion. Le HAQ, qui évalue le handicap fonctionnel à partir de critères de la vie quotidienne (habillage, préhension etc.) était à 1 en moyenne à l’inclusion (maximum fixé à 3) et est passé à 0,5 après cinq ans d’évolution. La destruction articulaire radiographique a certes progressé chez la majorité des patients, mais de façon relativement modérée ; 3 % des patients ont nécessité une chirurgie articulaire.

Les sujets qui, à l’inclusion, avaient des anticorps anti-CCP positifs et des lésions radiographiques avaient un risque majoré d’évolution destructrice. Les facteurs prédictifs de handicap à cinq ans étaient la présence initiale d’un handicap, l’âge avancé, le sexe féminin, des douleurs importantes.

L’incidence des comorbidités, notamment cardio-vasculaires, qui sont un élément de gravité dans les PR, n’a pas progressé significativement durant l’étude.

Sur le plan thérapeutique, 83 % des malades ont reçu d’emblée un traitement de fond efficace : 540 (66 %) du méthotrexate et 150, une biothérapie, essentiellement des anti-TNF. Seul point négatif : 60 % ont été traités par corticoïdes dont 39 % pendant au moins un an et 11 % durant les cinq années de suivi. « Or, souligne le Pr Combe, les corticoïdes sont bien recommandés dans les poussées aiguës de la PR mais leur durée de prescription ne doit en aucun cas excéder six mois ».

D’après un entretien avec le Pr Bernard Combe, CHU de Montpellier. Abstract O.160.

Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9203