Les cancers touchent surtout les plus de 75 ans, avec un pronostic grevé d’une forte mortalité, souvent dans les six mois qui suivent le diagnostic. Cependant, on propose de plus en plus aux seniors des traitements anciennement réservés aux patients plus jeunes.
Pour l’année 2008, les estimations de l’incidence des cancers en France montrent que 30 % d’entre eux surviennent chez des sujets de plus de 75 ans et plus de 7 % au-delà de 85 ans, selon le rapport de l’INCa « État des lieux et perspectives en oncogériatrie ».
Pour plusieurs cancers, notamment digestifs (colorectal, estomac), mais aussi de la vessie et certaines hémopathies (myélomes multiples, leucémies lymphoïdes chroniques), la proportion de patients âgés est encore plus importante. Et, avec le vieillissement de la population, le nombre de cas diagnostiqués chez des seniors augmentera inéluctablement.
En outre, les indicateurs épidémiologiques montrent que la survie des patients âgés atteints de cancers, est plus mauvaise que chez les plus jeunes. Ce mauvais pronostic des tumeurs malignes chez les plus de soixante ans est, pour l’essentiel, dû à une forte mortalité dans l’année qui suit le diagnostic, souvent même dans les six premiers mois.
Pour les chercheurs de l’INCa, ce phénomène admet plusieurs explications. Tout d’abord une prise en charge plus tardive (il existe souvent une dégradation du stade tumoral lors du diagnostic après 80 ans), puis un mauvais état général rendant les sujets âgés plus vulnérables à la maladie cancéreuse, la présence de comorbidités et une prise en charge inadaptée ou de moins bonne qualité.
Plusieurs indicateurs montrent, en effet, que la prise en charge est moins « agressive » pour les malades les plus âgés, mais on assiste cependant à une évolution et des traitements que l’on ne proposait pas il y a une dizaine d’années à des patients de plus de 75 ans sont maintenant réalisés aussi fréquemment que chez des malades plus jeunes. Une source d’espoir ?
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